Vivre ma jeunesse

Par Gentlemanw

Attendre, en respirant l'air frais de ce matin de septembre, seule face à un café crème, avec l'avenue et ses arbres devant moi, je patiente.

Viendra-t-il ?


Une question que je me pose depuis une semaine, chaque minute depuix hier, chaque seconde depuis mon arrivée ici. Ce n'est pas un rendez-vous, pas un premier contact après une histoire sur internet. Non je l'ai connu dans une soirée entre étudiants, je ne me souviens plus exactement laquelle, ni quand ni comment j'ai fini dans ses bras. Il était sage, presque coincé, là dans un coin, les autres parlaient forts, faisaient des selfies un peu débiles, les filles comme les garçons. Il attendait avec sa flûte, son pull en v, son regard perdu, pas vraiment poète, juste un peu décalé. Alors après les alcools et les bulles, je ne savais plus ce qui m'avaient tourné l'esprit, et lasse des discussions dans le bruit de cette musique techno, je suis allée le voir. Par hasard non !

Parce que sa gueule d'ange anodin m'intriguait, et puis j'étais fatiguée d'être chassée pour mon petit cul rond qu'ils reluquaient tous, jalousaient toutes. Avec mon short, mon collant opaque, mon top laissant la liberté à mon corps de se montrer, de s'exprimer, je suis venu vers lui, et je l'ai embrassé. Oui directement.

Il a ri, et il m'a entouré de ses bras, jouant avec virtuosité de ses lèvres, des miennes, de ce contact soudain et fou. On a fini dehors, sur la terrasse sous les étoiles, dans un transat, moi couchée sur lui, parlant de nos études, de nos parents, de nos vacances, de tout, vraiment tout, sauf de savoir pourquoi on était là, deux heures après, ensemble.

Coup de coeur ? coup de folie plus surement, je suis reparti avec lui, chez lui, pour dormir enfin presque. Mais rentrée et études, nous ont séparés, malgré des heures de téléphone, des milliers de sms, du skype, des week-ends amoureux. On a fait une pause après six mois fougueux, comme brisés par une routine, avec nos sentiments, mais la réalité de nos cursus éloignés. Et puis nos hormones, nos envies, nos heures au lit, une surprise, plutôt des surprises car il est amoureux et toujours là. Alors cette pause devait se faire, examens obligeant aussi cette coupure. Sans cassure.

Des heures à regarder ses photos, son profil fb, ses tweets, sa vie au loin, notre complicité évidente. Alors j'ai écrit, pleuré un peu, exigé, et souhaité, je l'attends.

Nylonement