Il fût une époque pas si lointaine, dans les années 70 au Québec, époque qui devait aussi contenir son lot d'horreurs mais qui possédait moins de moteurs de communication pour les relayer de midi à 24 heure, et qui unissait dans les sons "guy, guy, guy" une fierté toute athlético-francophone.
C'était une période si exultante que le héros portait non seulement le prénom de "Guy" mais il arborait le #10 et chaque fois qu'il touchait la rondelle, c'était 16 000 admirateurs de hockey qui devenaient unis dans l'amour du spectacle.
On était fier de notre Guy Lafleur.
Avec le temps, le prénom de Guy est devenu autre chose. Rien à voir avec le démon blond.
Quelques liens avec le démon toutefois...
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Dans les mêmes années, un fan fini d'Elvis, originaire de Chicoutimi, se lance dans l'industrie de la musique, d'abord comme chanteur, puis comme producteur. Il prend sous son aile René & sa petite soeur Nathalie Simard. Il leur offrira une certaine carrière et une sécurité financière. Il se fait un nom avec le leur. Il abusera sexuellement de Nathalie. Et d'au moins une autre. à maintes reprises. Tout ça restera caché.
Dans les années 90, cet ogre, appelé Guy lui aussi, allait passer relativement régulièrement dans les magasin de disques où je bossais alors. Chaque fois, ils nous feraient chier en soulignant que ses artistes ne sont pas assez mis en valeur et nous feraient changer nos rayons. Chaque fois, on le traitait de cave et on le honnissait en secret.
On a eu toutes les raisons de le honnir publiquement quand les révélations des abus sexuels sont devenus publics dans les années 2000.
Ce Guy, ce voleur d'enfance, a tout sali.
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Puis, dans un ordre moins dégueulasse il y a eu ce Guy, frère jumeau de Claude, cinéaste et auteur tous deux, qui après avoir sévi sur les ondes télé pendant des années allait aussi sévir dans un quotidien jaune de Montréal. Faisant preuve d'un dinosaurisme fascinant, il ponderait plusieurs fois par semaine des textes sur ses observations sociétaires. Comme il porte des lunettes d'un autre âge, ses observations allait souvent plus ou moins bine passer. Sa vision condescendante des femmes entre autre est d'une pauvreté navrante.
Ce mitron de la connerie ne fait pas honneur aux "Guy", encore aujourd'hui.
Son crime à lui est moins grave que celui dont je viens de vous parler et celui dont je vais bientôt vous parler. Mais en quelque sorte, il est coupable de la même chose: D'être ce qu'il est.
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Puis finalement, il y a eu ce sous-homme, le plus haï de l'histoire de la Belle Province. Je ne crois pas me tromper en disant que jamais un être vivant n'aura généré autant d'opprobre, de hargne et de mépris chez nous. Ce cardiologue a profité d'un black out de rage pour réussir son plan de vengeance aussi efficacement que deux avions ont pu égrainé deux tours jumelles,
Il a été trouvé non responsable de la mort brutale de ses deux jeunes enfants poignardés à maintes reprises malgré les "arrête papa!" suppliants. On a trouvé un petit espace juridico-psychologique pour loger ce type de monstre avec impunité.
On a aussi choisi de réviser cette décision qui est un traumatisme majeur pour les gens impliqués et dont l'apparence de conclusion devient aussi un traumatisme collectif important pour la population Québécoise.
La justice ne devrait pas être une planète différente de la nôtre.
On a libéré ce triste et affreux "Guy" cette semaine dans l'attente de son second procès. Il compte reprendre sa vie et repartir à zéro.
Il a l'admiration de bien peu.
Dans la rue sur la Rive-Sud où il avait annoncé aller s'installer, les journalistes sont lus honteux encore et font les mouettes qui attendent la frite dans le stationnement du restaurant de restauration rapide.
Si on écoute franchement ses gens avec le micro on peut presque entendre "Guy, Guy, Guy".
Mais cette fois, c'est comme un chant de la mort...
L'oncle maternel des deux petites victimes est une véritable bombe à retardement.
Il fait peur.
Mais pas autant que ce Guy-là.
Pas autant que ce type de monstre.
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Sur une note plus heureuse, samedi dernier, avec la complicité d'un fier buddy, nous avons mis la main sur plusieurs billets mettant en vedette les Canadiens de Montréal et les Black Hawks, le Wild et les Stars.
Un de ces matchs, sans le savoir, rendra hommage à "Pointu", l'autre "Guy" de cette glorieuse équipe des Canadiens de Montréal qui, avec leur seule édition de 1977, celle où ils avaient perdu 8 petites fois, verra 7 de ses joueurs dont le chandail sera retiré et suspendu au plafond.
Aux noms des Lafleur, Cournoyer, Savard, Robinson, Gainey et Dryden se joindra celui de Guy Lapointe, l'autre "Guy" après Lafleur. L'autre #5 après Boum-Boum. Le comique du lot.
Si vous lisez "The Game" de Ken Dryden un jour, vous vous délecterez d'un épisode de permanente qui avait mal virée pour ce joueur pas de casque au cheveu extrêmement fin.
Ce Guy était fameux et indispensable dans le "Big Three" des Canadiens à la ligne bleue avec Robinson et Savard.
Il redonnera aux "Guy" de chez nous un instant de noblesse le 8 novembre prochain.