Un film de Marc Forster (2013 - USA) avec Brad Pitt, Mireille Enos, Daniella Kertesz, James Badge Dale, Fana Mokoena
Zombies, les origines du mal.
L'histoire : Brad, ancien agent de terrain à l'ONU, spécialiste des territoires en crise (guerres, maladies...) s'est mis en retraite prématurée pour profiter enfin de sa petite famille. Mais la terre est frappée depuis quelque temps par un terrible virus. Les reportages tournent en boucle sur toutes les télés, mais c'est comme d'hab, on n'écoute plus trop... Jusqu'à ce la maladie débarque dans VOTRE rue et que l'OMS pousse un cri d'alarme : la situation est devenue hors de contrôle, des populations entières disparaissent, les victimes se transforment en zombies très agressifs. Brad and family sont récupérés par l'ONU. Traitement de faveur ? Non. Ils comptent bien que Brad se remette au boulot, et s'il ne veut pas, on le renverra dans sa ville infestée de créatures... Alors pour sauver sa famille, Brad accepte. Il part avec un virologue et des militaires en Corée où sont apparus les premiers cas. Il faut identifier le virus, analyser ses mutations, trouver un vaccin d'urgence.
Mon avis : Encore un film de zombies ! Ras-le-bol des zombies ; mais c'était vachement bien quand même, car pour une fois c'est un peu original : au lieu d'être dans un survival, on suit le travail de ceux qui essaient d'identifier et d'éradiquer la bête. Très intéressant, donc. Et puis qu'il est joli, ce Brad, je ne m'en lasse pas ! Son beau visage, son regard si doux... waouh.
Bon, revenons à nos moutons. Ou plutôt nos petits virus. C'est drôle cette mode et cet attrait pour le zombie. Ils pourraient sortir des sentiers battus, les scénaristes. Un virus qui rendrait les gens pacifiques, par exemple : ce serait trop cool ! Ou complètement neuneu, genre âge mental dix ans. Ou immortel. Et la terre deviendrait surpeuplée, tout ça, comment nourrir, comment gérer... Messieurs les auteurs, contactez-moi, j'ai plein d'idées !
Blague à part, un film bien sympa, avec une réalisation d'enfer : montage hyper rapide, avec des scènes de foules en panique et de zombies grimpeurs très angoissantes, et une deuxième partie plus "thriller" avec l'entrée de Brad et ses coéquipiers en territoire ennemi pour réussir à découvrir le cas 1, chercher la faille de la "nature"... Un scientifique au début nous explique : "La nature est une serial-killeuse : elle n'a pas son pareil pour inventer des stratégies machiavéliques pour tuer les hommes. Mais comme le serial-killer, elle joue avec nous, elle nous laisse des indices, elle a envie qu'on la découvre...". De quoi se lancer dans de belles réflexions scientifico-métaphysiques !
A noter d'autres films d'épidémie mondiale, sans zombies, mais placé du côté des scientifiques : Soderbergh avec Contagion, que j'avais trouvé confus et peu passionnant, ou ce bon vieux Alerte !, de Wolfgang Petersen, un peu agaçant car totalement axé sur les seuls Etats-Unis, négligeant le reste du monde.
World War Z est un bon gros blockbuster à l'américaine : puissant, spectaculaire, mené à la baguette, avec des comédiens épatants, et suffisamment crédible pour qu'on se prenne au jeu.
La presse a bien aimé dans l'ensemble. Ce commentaire m'a fait rire : "A défaut d’avoir une vraie personnalité, le film est diablement efficace (quoique trop long), et possède une certaine élégance visuelle – imaginez du Roland Emmerich mâtiné de Kathryn Bigelow." (TéléCinéObs) : la comparaison entre RE et KB est rigolote... et bien vue ! Télérama, très digne, se fend d'un : "Un esprit de sérieux règne sur cette apocalypse des spectres, et c'est à Brad Pitt qu'on le doit." Même les méchants Cahiers du Cinéma ne le descendent pas totalement : "Z comme série Z ? C’est affaire de goût, mais après tout, on a vu pire que ce blockbuster calibré pour le tout public".
Les brillants Inrocks, eux, inventent le commentaire universel : ""World War Z" est un film catastrophe bancal où les morts-vivants auraient pu être remplacés par n’importe quoi". Vous adaptez ça à tous les films, et ça marche : "La planète des singes, un film catastrophe bancal où les singes pourraient être remplacés par n'importe quoi." - "Christine, un film d'épouvante bancal, où la voiture pourrait être remplacée par n'importe quoi." - "Coup de foudre à Notting Hill, une comédie romantique bancale, où Hugh Grant et Julia Roberts pourraient être remplacés par n'importe qui." MDR ! Quelle mauvaise foi.
Pas révolutionnaire, certes, mais un bon petit film d'anticipation, avec frissons d'effroi à la clé.