Deux grands projets inutiles/destructeurs : la ferme/usine des mille vaches et le barrage du Testet

Publié le 14 septembre 2014 par Blanchemanche
#Millevaches #barrageSivens

Ils ont des points communs évidents. D’abord, ils sont en plein dans l’actualité et leurs promoteurs sont prêts à tout pour passer en force, violences physiques comprises, alors que des recours n’ont pas encore abouti. Ensuite, dans les deux cas, l’action et la dépense publiques, mais aussi la « force publique » viennent au secours de l’agriculture la plus intensive et la plus néfaste pour l’environnement, celle qu’il faudrait au contraire faire régresser au bénéfice de l’agro-écologie et de la sauvegarde des biens communs.
LA VACHERIE




J’ai déjà évoqué sur ce blog le projet de « ferme/usine des mille vaches » près d’Abbeville, en particulier dans ce billet du 10 octobre 2013 : « une sacrée vacherie ». On est aujourd’hui dans l’impasse et le promoteur, l’industriel (du bâtiment…) Michel Ramery semble bien vouloir passer en force en installant les 500 premières vaches dans l’illégalité.
L’association Novissen et la Confédération paysanne (entre autres) ont déposé la semaine dernière au tribunal administratif d’Amiens un référé suspensif contre l’autorisation d’exploiter. Avec des vaches dans la ferme/usine, le TA d’Amiens pourrait juger la demande irrecevable…
C’est une provocation contre laquelle il est possible de réagir. Novissen entend bien bloquer toute installation des vaches, et donc le chantier, jusqu’à ce que tous les recours juridiques soient épuisés. Ils auront besoin d’un large soutien de la société civile.
L’une des modalités est la suivante. Il faut continuer à faire pression sur l’entreprise Senoble (produits laitiers frais et desserts), qui pourrait rompre son contrat de collecte avec Ramery. Cette campagne a déjà commencé. Des milliers d’appels et de messages à destination de Senoble ont été envoyés, au point que certains distributeurs pensent à déréférencer les produits Senoble. Pour le mode d’emploi, vous pouvez voir en replay sur Arte cette vidéo d’une minute (à partir de la 14ème minute).
Une autre action d’envergure est prévue le 28 octobre à Amiens à l’occasion du procès de neuf militants de la Confédération paysanne, convoqués au pénal pour les actions qu’ils ont menées l’année dernière contre l’usine des 1000 vaches. J’en reparlerai.


TIRS DE BARRAGE DANS LE TARN


Je résume des informations et analyses issues de diverses sources, dontun article de Basta du 9 septembre et une tribune de mon amie Geneviève Azam dans Médiapart.
L’article de Basta, collectif, débute par ce bon résumé, mais sa lecture intégrale est instructive :
« Dans le Tarn, non loin de Gaillac, une zone riche en biodiversité risque d’être inondée par un projet de barrage. Les opposants dénoncent un investissement public au service d’une poignée de producteurs de maïs, une culture très gourmande en eau. Alors que les recours juridiques sont toujours en cours d’examen, le déboisement a commencé le 1er septembre en présence d’environ 200 CRS et gendarmes. Dans cette tribune, des représentants d’associations et syndicats dénoncent les comportements violents des forces de l’ordre. Et demandent à la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal de surseoir immédiatement aux opérations de déboisement. »
La tribune de Geneviève Azam, le même jour, a pour titre : « Maïs, armée et globalisation: c’est le barrage du Testet, dans le Tarn ». En voici des extraits :
« L’agriculture industrielle – ici à Sivens, dans le Tarn, celle du maïs – ne nécessite plus seulement de l’eau, des tracteurs, des engrais et pesticides. Elle doit éradiquer d’autres « nuisibles », des citoyens engagés, des « zadistes », des grévistes de la faim, certains enterrés, qui résistent face à une armada de machines guerrières hallucinantes, broyeuses géantes et bulldozers, encadrés de garnisons de gardes mobiles.
Je voudrais revenir sur les bûcherons employés pour ouvrir le chemin des machines. Car oui, il n’y a pas seulement du gaz et des machines, il y a aussi des humains engagés dans cette guerre. Ce sont tous des ouvriers immigrés qui pénètrent la tête basse dans des véhicules immatriculés en Espagne, encadrés par la police et les gardes mobiles…
Le barrage de Sivens… est entièrement dédié à la culture du maïs dans une région, au sud de la France, où l’eau doit être gérée avec la plus grande sagesse, intelligence et ingéniosité, et ceci d’autant plus avec le changement climatique, comme l’indique le volume 4 du rapport récemment remis à la ministre de l’écologie, « Le climat de la France au 21è siècle, scénarios régionalisés », dirigé par Jean Jouzel.
Intérêts, opportunisme politique et bêtise se conjuguent dans un scénario insoutenable. Le barrage du Testet n’est pas seulement une cause locale, elle est une cause nationale et globale, à laquelle nous devons, partout où nous sommes et en mobilisant notre ingéniosité, opposer une résistance sans faille.


Jean Gadrey pour Alternatives économiques.


Sites à consulter : http://www.collectif-testet.org/ ;http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/ ».
Fin de citations, mais pas fin des actions.

PETITION - Projet de ferme-usine des 1000 vaches : Non merci !

http://www.1000vaches-nonmerci.fr/

PETITION - Stop au barrage d’irrigation de Sivens

SIGNEZ pour défendre la zone humide du TESTET !: https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=7199316499264696825#editor/target=post;postID=2760780703812778395