(vers l'Echalp, parc naturel régional du Queyras, Hautes-Alpes, le 6 juin 07)
La montagne après l'orage ressemble à l'amour après l'amour. Les silhouettes se succèdent, changeantes et indistinctes, diluées dans la cendre avant même d'avoir été embrasées. L’amour après l’amour, c’est un long chemin au milieu du vide des corps, une ascension époumonée entre les anonymats familiers. On se cramponne au désir dans l’air qui tremble, on remue son être sur des chairs froides et luisantes comme du schiste. Se fouler le pied plutôt que de se trancher le coeur. La montagne après l’orage se dévoile à peine dans la grimace du vent, altière et impénétrable. Quel château. Quel ravin.