Comment caractériser ce livre? Ce n’est ni un essai, ni un roman, surtout pas une bluette romantique comme pourrait le laisser supposer le titre:Regarde les lumières mon amour.
Alors quoi?
Serait-ce Le roman vrai de la société française comme le prétend la collection Raconter la vie, du Seuil?
On approche!
C’est le journal des visites, pendant un an, d’Annie Ernaux, (auteur que j’aime), à l’hypermarché Auchan de Cergy, près de chez elle, en région parisienne.
Il se trouve que c’est aussi dans un Auchan de la banlieue ouest de Paris que je fais mes courses mais si j’ai choisi ce livre, c’est uniquement sur le nom de l’auteur et non sur le sujet, trop banal a priori.
Ai-je aimé ? Plutôt mais sans plus. Je connais trop bien tout ce qu’elle a noté. J’ai eu le plaisir de me reconnaître dans ses déambulations et ses remarques mais ce n’est pas forcément ce que j’attends d’une lecture-plaisir.
C’est juste la reconnaissance du talent de la romancière, toujours au plus près de la réalité sociologique de son temps.
Ai-je appris quelque chose de nouveau concernant la vie dans de tels lieux? Je n’en ai pas eu l’impression, ayant vu récemment de bons documentaires sur ces endroits.
N’empêche! Je ne me suis pas ennuyée vu le petit nombre de pages de ce qui est plus un opuscule que ce que j’appelle un vrai livre!
C’est juste bien écrit à la façon d’Ernaux, neutre et précise.
Mardi 22 octobre. J’ai arrêté mon journal. Comme chaque fois que je cesse de consigner le présent, j’ai l’impression de me retirer du mouvement du monde, de renoncer non seulement à dire mon époque mais à la voir. Parce que voir pour écrire, c’est voir autrement. C’est distinguer des objets, des individus, des mécanismes et leur conférer valeur d’existence.
Regarde les lumières mon amour, Annie Ernaux (raconter la vie, Seuil, mars 2014, 80 pages)
Billet complet ICI