TDAH: Mieux comprendre et gérer ce déficit de l'attention avec hyperactivité – NIH et PNAS

Publié le 14 septembre 2014 par Santelog @santelog

Les National Institutes of Health américains proposent ce mémo utile sur ce trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité qui touche de plus en plus d’enfants (et adultes) avec une prévalence estimée aujourd’hui à plus de 10%. Zoom sur ce «  mal du siècle  » de plus en plus diagnostiqué et médicalisé.

Le TDAH touche environ 5 à 10% des enfants dans les pays riches et en particulier des garçons, chez qui il est de 3 à 3,5 fois plus fréquent. Les symptômes du TDAH, décrits dans le DSM-5, incluent la distraction, l’agitation ou l’hyperactivité, l’absence de concentration et…l’ennui. Ce comportement de l’enfant entraine de nombreux problèmes dans sa vie sociale, familiale et scolaire. La sensibilisation des parents et des professionnels de santé s’est renforcée, son diagnostic est de plus en plus fréquent, et les prescriptions de médicaments chez les enfants de plus en plus fréquentes. Ainsi, sur sa prévalence, un bilan récent du Mortality Weekly Report fait état d’une hausse de 21,8% en 4 ans. D’autres études montrent que les prescriptions de Ritaline ont progressé, selon les pays, de 50 à 75% (en France) en 5 ans.

Quelle sont ses manifestations? La plupart des enfants s’impatientent, chahutent, ou sont distraits par moments au point d’avoir des difficultés à se concentrer, à rester concentré et à accomplir certaines tâches du quotidien comme scolaires. Le Dr Benedetto Vitiello, expert psychiatre et santé mentale des enfants au NIH, précise :  » Le diagnostic est posé lorsque le niveau d’hyperactivité ou le manque de concentration est tel qu’il empêche l’enfant de se livrer aux activités normales, adaptées à son développement.  » En effet, s’en suivent des difficultés scolaires, familiales ou sociales. Il n’existe pas de traitement «  définitif  » du TDAH, mais la thérapie et certains médicaments peuvent permettre de mieux gérer ses symptômes.

 

Quand est-il diagnostiqué ? Généralement c’est aux environs de l’âge 7 ans que la plupart des enfants sont diagnostiqués. Mais les cas les plus sévères peuvent être détectés plus tôt, sur la remarque d’un enseignant ou l’observation des parents se heurtant à des problèmes de comportement persistants.

Plusieurs formes de TDAH ? La plupart des enfants atteints de TDAH souffrent d’une combinaison d’hyperactivité, d’impulsivité et d’inattention. Cependant certains enfants atteints du TDAH sont seulement hyperactifs ou impulsifs, ou constamment en mouvement avec une impossibilité de rester en place. L’impatience, l’absence de contrôle comportemental, l‘incapacité d’attendre son tour sont également des signes récurrents.

Les filles atteintes de TDAH vont présenter principalement de l’inattention, une difficulté de concentration et à suivre les instructions, une tendance à perdre leurs affaires, une difficulté à effectuer des tâches organisées jusqu’au bout.

Quel est sa «  pathogenèse  » ? Ce trouble, plutôt «  familial  » ou héréditaire est favorisé par de multiples facteurs complexes. On a même associé son incidence à un milieu de vie défavorisé.  Des études neurologiques suggèrent que certains aspects du développement du cerveau peuvent être retardés de 2 ou 3 ans chez les enfants atteints de TDAH, en particulier dans les régions du cerveau impliquées dans la réflexion, la planification, et l’attention (Voir sur les schémas ci-dessus les régions où la maturation corticale est retardée chez ces enfants). Néanmoins, le Dr Vitiello précise que ce retard de développement se rattrape généralement ensuite, même si certains symptômes, en particulier l’hyperactivité, peuvent perdurer tout au long de la vie.

Comment le diagnostiquer ? Les NIH appellent les parents à faire consulter leur enfant en cas de comportements «  suspects  ». Des thérapies ou de simples accompagnements peuvent aider les enfants à se concentrer et à acquérir les compétences leur permettant d’effectuer normalement les tâches de routine. «  Assurez-vous de la bonne planification des activités et du suivi régulier des tâches des enfants « , explique le Dr Vitiello, qui encourage aussi à récompenser l’enfant en cas de bonne conduite et d’améliorations.

Et la Ritaline ? Les médicaments du TDAH sont efficaces, ils permettent de réduire l’hyperactivité et d’améliorer l’attention. Mais les enfants qui prennent ces médicaments doivent rester sous surveillance médicale. Si les symptômes ne s’améliorent pas ou si des effets secondaires comme la perte d’appétit, les troubles du sommeil ou l’anxiété se développent, le médecin peut adapter le traitement. L’approche doit rester personnalisée, chaque famille doit identifier et adapter l’approche pour l’enfant, et ne pas compter sur le seul traitement. Enfin, sur Le risque souvent évoqué de toxicomanie, plus tard dans la vie, il ne devrait pas être la préoccupation principale des parents ! Une précédente étude l’Université de Californie – Los Angeles (UCLA) expliquait :  » Comme pour tout médicament, il y a des effets secondaires possibles, et le dosage en particulier doit être adapté en fonction du patient « . Sur le risque de toxicomanie, plus tard dans la vie, l’enfant, en cas de traitement, n’est ni plus ni moins à risque de dépendance à une substance. De plus, la crainte d’une toxicomanie plus tard dans la vie ne devrait pas être la première préoccupation des parents quand ils reçoivent un traitement pour leur enfant atteint de TDAH.

Sources:

NIH Sept 2014Focusing on ADHD

PNAS 2007 Dec 4;104(49):19649-54Attention-deficit/hyperactivity disorder is characterized by a delay in cortical maturation(Visuels)