AVERTISSEMENT : ami lecteur, si tu n'as pas encore regardé l'intégralité des 7 saisons de 24 heures chrono, sache que certaines informations sur les intrigues de la série seront révélées au cours de cet article. A tes risques et périls...
"I'm federal agent Jack Bauer. And today is the longest day of my life ". Il ne le savait peut-être pas encore, mais il sera amené à répéter cette phrase au moins sept fois dans la suite de sa carrière, notre téméraire blondinet. Comme si une journée ne lui suffisait pas... Et comme si une seule saison nous aurait suffit ! Pourtant, il était fort tentant de craindre que, en reproduisant plusieurs fois le même concept, celui-ci se serait épuisé. Mais il n'en a rien été ! Il faut dire que les scénaristes avaient commencé " en douceur ", avec une menace qui ne concernait dans la saison 1 qu'un candidat à la présidence. Ils nous avaient réservé le meilleur pour la suite : bombe atomique sous contrôle terroriste, virus mortel très très contagieux, centrales nucléaires menaçant de fusionner...
En plus d'être une série à suspense fort réaliste, qu'il s'agisse de la façon de filmer (d'une surprenante qualité pour une série et égalant largement n'importe quel bon film d'action américain) ou de son scénario toujours aussi poignant, 24 heures chrono est également une série à vocation politique (la saison 2 a largement été perçue comme une critique de l'intervention des Etats-Unis en Irak) qui évite de fort belle manière de tomber dans les clichés hollywoodiens.
Et il fallait une certaine audace pour réaliser tout cela. Il en fallait pour faire intervenir contre toute attente le drame de la fin de la saison 1 que nous connaissons tous... Il en fallait pour faire exploser une bombe atomique sur le territoire américain. Il en fallait aussi pour faire tuer légalement un agent renommé de la CTU par un autre (je ne vous en dis pas plus...). Et ce dernier exemple illustre à merveille l'origine de l'exaltation qui habite tout être normalement constitué à la vue de la série : un évènement tragique pouvant intervenir à n'importe quel moment. Les producteurs en sont d'ailleurs parfaitement conscients et c'est pour cela qu'ils ne cessent de répéter qu'un personnage clé, Y COMPRIS JACK, peut très bien disparaître à tout moment de la série.
Telles sont, en résumé, les principales forces de la série. Celles qui en font, aujourd'hui, l'une des meilleures séries américaines exportées en France, voire même la meilleure série tout court.
En France, pour son retour sur Canal + l'année dernière, la chaîne a enregistré un record d'audience : un million de téléspectateurs.
Les deux premiers épisodes de la saison 7 ont réalisé un score de 18,2% de part de marché, soit près de 4 points de plus que la première soirée de la saison 6 diffusée il y a deux ans.
Et l'on ne parle pas des Etats-Unis, où la série est visionnée chaque semaine par plusieurs millions de téléspectateurs.
Alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Starsky & Hutch, Mulder & Scully, les Drôles de dames, les Simpsons... Tous sont passés par le grand écran. Alors pourquoi pas Jack Bauer ?
C'est un projet qui tient à coeur à Jon Cassar, le créateur de la série. Je vois déjà tout le monde se demander : " Mais le film il va durer 24 heures ??? ". Ne vous inquiétez pas, il rentrera dans les normes du long métrage. Mais alors qu'en sera-t-il du concept de temps réel qui constitue l'intérêt majeur de la série ? Il sera là lui aussi. Cassar a lui-même expliqué que la première heure ne serait pas en temps réel mais qu'après l'arrivée d'un événement très grave, il entrerait en scène et se poursuivra jusqu'à la fin du film.
Cette dernière correspondra-t-elle à la fin de la série ? Après tout, il faudra bien que Jack meure un jour. Or comment mieux sacraliser un héros qu'en le faisant mourir dignement à la fin d'un blockbuster ? La réponse dans pas moins de deux ans. A moins que la saison 8 ne nous surprenne encore... Diffusion des premiers épisodes sur les écrans américains le 15 janvier prochain. D'ici là, je vous laisse vivre votre vie en temps réel...