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Roc

Publié le 13 septembre 2014 par Theatrummundi

desert landscape.jpg


tu vois 

sur la colline   rocs après la prairie calcinée

dans le soleil levant

dix mil cavaliers noirs confusément

s’ordonnent   (c’est lent et beau un peu)

tout se tient longuement à l’arrêt

pépiement vers le nord d’un oiseau

puis       l’annonciateur oliphant       un suspens presque long  

puis la terre qui tremble au martel des sabots

les hommes hurlant

dans ce suspens   (passé déjà)

bref    à l’infini dilaté

la nature immobile   (chat fait dos rond oiseau tait sa gueule)

silence

(silence)

et c’était l’heure pourtant qu’elle s’éveillait

dans ta narine intacte

soldat seul ici parmi tant   mais tant seul

fragrance de la fleur à tes pieds

que tu ne sauras pas   gnagnagna gnagna

Tu ne prêtes pas attention

tremblement léger à main gauche trahissant

pas la peur mais la faim   cet œuf au matin

que tu n’as pas trouvé

tandis que noirs cavaliers    chargent

(Machin reconnaîtra les siens)   du vacarme

lui revient qu’il n’a pas entendu

dans son rêve cette nuit-là d’avant   les mots

dans un halo aveuglant que lui disait sa mère   longtemps défunte

et dont les traits sont estompés   (écho)

enfin   enfin  

né de la fureur vers toi déferlant

poussière qu’elle soulève

   ce choc

attendu   et qui te fend en deux ton crâne idiot

la hache en lui fichée  vers laquelle tes yeux louchent

encore

ta bouche demeure    ouverte

jaillit en psaume un flot de sang bientôt filet tari

l’épée déjà dans ta poussière lance rompue

tu n’entends plus l’unisson du chaos

auquel tu as selon tes mesure et talent contribué humblement

   amen

Allison A. Celer, 1204

desert landscape.jpg


tu vois 

sur la colline   rocs après la prairie calcinée

dans le soleil levant

dix mil cavaliers noirs confusément

s’ordonnent   (c’est lent et beau un peu)

tout se tient longuement à l’arrêt

pépiement vers le nord d’un oiseau

puis       l’annonciateur oliphant       un suspens presque long  

puis la terre qui tremble au martel des sabots

les hommes hurlant

dans ce suspens   (passé déjà)

bref    à l’infini dilaté

la nature immobile   (chat fait dos rond oiseau tait sa gueule)

silence

(silence)

et c’était l’heure pourtant qu’elle s’éveillait

dans ta narine intacte

soldat seul ici parmi tant   mais tant seul

fragrance de la fleur à tes pieds

que tu ne sauras pas   gnagnagna gnagna

Tu ne prêtes pas attention

tremblement léger à main gauche trahissant

pas la peur mais la faim   cet œuf au matin

que tu n’as pas trouvé

tandis que noirs cavaliers    chargent

(Machin reconnaîtra les siens)   du vacarme

lui revient qu’il n’a pas entendu

dans son rêve cette nuit-là d’avant   les mots

dans un halo aveuglant que lui disait sa mère   longtemps défunte

et dont les traits sont estompés   (écho)

enfin   enfin  

né de la fureur vers toi déferlant

poussière qu’elle soulève

   ce choc

attendu   et qui te fend en deux ton crâne idiot

la hache en lui fichée  vers laquelle tes yeux louchent

encore

ta bouche demeure    ouverte

jaillit en psaume un flot de sang bientôt filet tari

l’épée déjà dans ta poussière lance rompue

tu n’entends plus l’unisson du chaos

auquel tu as selon tes mesure et talent contribué humblement

   amen

Allison A. Celer, 1204


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