[Critique] THE SEARCH FOR WENG WENG

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Présenté à L’Étrange Festival 2014

Titre original : The Search for Weng Weng

Note:
Origine : Australie
Réalisateur : Andrew Leavold
Distribution : Tikoy Aguiluz, Roy Arabejo, Tilman Baumgaertel…
Genre : Documentaire
Date de sortie : indéterminée

Le Pitch :
Acteur philippin culminant à 80 centimètre, Weng Weng était une icône des parodies/pastiches des films de James Bond et consorts au début des années 80. Mystérieusement disparu à l’age de trente ans, l’acteur est devenu quelques années plus tard une véritable référence des amateurs d’étrangetés cinématographiques. Souhaitant faire la lumière sur la vie de cet acteur pas comme les autres, Andrew Leavold a décidé de partir sur les traces du héros de Invincible Kid of kung fu…

La Critique :
Il aura fallu sept ans à Andrew Leavold pour mener à bien son projet sur Weng Weng. À la base, le bonhomme était un geek amateur de bizarreries cinématographiques et propriétaire d’un vidéo club baptisé Trash Vidéo (tout un programme…). C’est en visionnant le film For Y’ur Height Only d’Eddie Nicart, que Leavold s’est pris de passion pour l’acteur miniature et décida du coup de se renseigner sur lui afin de savoir qui il était. Il découvrit alors toute une nébuleuse de mystère autour de la vie du comédien, personne ne sachant vraiment qui il était, ni comment il est mort. Personne ne se privait cependant pour alimenter les ragots et les rumeurs les plus loufoques, chose à laquelle ne se prêta pas Leavold puisqu’il décida de se rendre carrément aux Philippines, sur les traces du héros.
À force d’efforts et de motivation, Leavold finit par rencontrer les acteurs qui ont tourné avec Weng Weng, les réalisateurs qui l’ont dirigé, certains membres de sa famille et, bien sûr, toute une frange du public qui s’en souvenait. Apparait dés lors une première étrangeté : malgré le fait qu’il soit très connu dans son pays, beaucoup de personnes semblent gênées par le fait qu’un des acteurs philippins les plus connus à l’étranger soit un petit bonhomme spécialiste des parodies d’agent secret. Des observateurs ajoutent que la gène est d’autant plus forte qu’il y a un coté « freak » dans le fait de montrer un tout petit homme jouer les gros bras en faisant du karaté et en maniant de la Kalachnikov. Et c’est vrai qu’a certains moments, certains ressorts comiques liés à la petite taille de l’acteur sont assez lourdingues…voire un peu cruels.
On découvre cependant dans le même temps que Weng Weng était particulièrement apprécié des enfants qui semblaient voir en lui quelqu’un qui leur ressemblait…et comme là où il y a des enfants il y a forcément les parents pas loin, cela aurait permis de faire gonfler les entrées des films de Weng Weng.

Si plusieurs touches d’humour font mouche dans le documentaire, c’est avant tout une sorte de tristesse qui m’a marqué dans le parcours de cet homme. Travailleur et plein de bonne volonté, on le voit s’entrainer avec ardeur aux arts-martiaux, effectuer lui même toute ses cascades et se dévouer tout entier à la cause artistique dans lequel on l’exploite sans vergogne. Weng Weng ne touchera en effet quasiment rien des retombées commerciales du succès de ses films, ce dernier se faisant « adopter » par un couple de producteurs qui lui déroberont tout…en refusant bien sûr d’apparaitre dans le reportage.
Cet éclat de mélancolie qui semble briller en permanence dans l’œil de Weng Weng n’enlève rien à la sympathie qu’il dégage, ni a la force du documentaire qui cherche avant tout à réhabiliter l’histoire d’un homme qui mérite plus qu’on ne le ramène uniquement à sa petite taille. Si l’histoire reste assez triste, l’intention du réalisateur est louable et permet de se rappeler de Weng Weng et de ses films…un acteur simple et généreux. Un héros des pellicules des temps modernes.

@ Pamalach

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