Ce rien de sable qui s’écoule
Du sablier en silence et se pose,
Et, fugaces, les traces en l’incarnat,
En l’incarnat s’éteignant d’un nuage…
Puis si la main renverse la clepsydre,
Le mouvement recommencé du sable,
L’argentement tacite du nuage
Aux premières lividités de l’aube…
La main a retourné le sablier dans l’ombre
Et de sable, silencieusement, le rien
Qui s’écoule est la seule chose qu’on entende
Et, entendue, qui ne sombre dans le noir.
Giuseppe Ungaretti