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Carnaval de Venise

Publié le 13 septembre 2014 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

En 1004 le carnaval était déjà mentionné dans une charte du doge Vital Faliero de Doni, et en 1269 le Sénat prescrivait qu’on eût à considérer la veille du Carême comme un jour de fête (Mardi Gras).

Carnaval

On pouvait alors porter le masque, grâce auquel on retrouvera plus tard une ombre de l’égalité perdue au cours du temps, quand, sous des vêtements d’emprunt, les nobles fraternisaient encore avec le peuple.

Quant à celles jugées moins séduisantes, elles recevaient des œufs … pourris. En 1268, un décret interdit aux hommes masqués de s’adonner à ce jeu.

Au XVI siècle , contrôlé par les autorités, le carnaval officialisa certaines coutumes, comme le port du masque, les divertissements sur les petites places.

Beaucoup de jeux particulièrement cruels, et heureusement disparus, se déroulaient alors au détriment d’animaux.

- On s’adonnait au jeu de l’oie.

Pendue au-dessus d’un canal gelé, une oie devait être décrochée, quel qu’en soit la manière.

- Le jeu du chat

On attachait un chat vivant à un poteau vertical et le jeu consistait à se précipiter, la tête la première contre le pauvre chat, pour l’écraser.

- Les courses de taureaux.

On lâchait des taureaux dans des lieux clos, où les chiens venaient les mordre.

– Ou encore, le jeu des échasses

Des personnages masqués, juchés sur des échasses, arpentaient à toute vitesse les ruelles et traversaient les canaux.

Pas besoin d’un service d’ordre, ou de forces de sécurité : tout ce grand mouvement passait, et s’écoulait paisible et joyeux à travers les calli, comme une véritable fête de famille.

Le carnaval de Venise par François Flameng

Pour éviter le ressentiment populaire, une loi interdisait aux riches vénitiennes de porter leurs bijoux en public, sauf pendant les fêtes officielles et durant les derniers jours du carnaval ! Le carnaval leur permettait enfin de satisfaire toutes leurs coquetteries.

Au milieu de la multitude animée, mobile, joyeuse, parmi la lueur des torches et le bruit des trompettes, circulaient des masques aux mille déguisements étincelants d’or et de pierreries, et des matrones aux robes précieuses dont la queue immense était soutenue par des servantes.

Au milieu de cette fermentation le peuple était plutôt bon et pacifique.

Inspiré par la Commedia dell’arte, on retrouve les célèbres Arlequin et Pantalon, Polichinelle, Brighella, Colombine, Scaramouche et tant d’autres se rencontraient, s’apostrophaient et faisaient leur comédie sur la place

Le déguisement traditionnel est la « bauta » (un masque blanc, prononcez la Baouta,) comprenant le « tabarro » (une longue cape noire, la « larva » et le tricorne, ou encore le masque d’Arlequin (son habit est coloré à losanges : au XVIe siècle, loin d’être élégant, l’habit était simplement rapiécé pour figurer les haillons d’un mendiant).

La « moretta » est un masque porté par les femmes, ovale, de velours noir complété de voilette et avec un petit chapeau à larges bords. Le « domino »  un manteau long, avec une capuche qui couvre le visage.

carnaval de Venise

***

Carnaval


(…)Venise pour le bal s’habille.
De paillettes tout étoilé,
Scintille, fourmille et babille
Le carnaval bariolé.

Arlequin, nègre par son masque,
Serpent par ses mille couleurs,
Rosse d’une note fantasque
Cassandre son souffre-douleurs.

Battant de l’aile avec sa manche,
Comme un pingouin sur un écueil,
Le blanc Pierrot, par une blanche,
Passe la tête et cligne l’œil.

Le Docteur bolonais rabâche
Avec la basse aux sons traînés ;
Polichinelle, qui se fâche,
Se trouve une croche pour nez.

Heurtant Trivelin qui se mouche
Avec un trille extravagant,
À Colombine Scaramouche
Rend son éventail ou son gant.

Sur une cadence se glisse
Un domino, ne laissant voir
Qu’un malin regard en coulisse
Aux paupières de satin noir.

Ah ! fine barbe de dentelle,
Que fait voler un souffle pur,
Cet arpège m’a dit : « C’est elle ! »
Malgré tes réseaux, j’en suis sûr,

Et j’ai reconnu, rose et fraîche,
Sous l’affreux profil de carton,
Sa lèvre au fin duvet de pêche
Et la mouche de son menton.(…)

Théophile Gautier   

Émaux et Camées  Variations sur le Carnaval de Venise


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