Paradis (avant liquidation) - Julien Blanc-Gras
Publié le 13 septembre 2014 par Lara Emilie
@LaraEmylie
Titre : Paradis (avant liquidation)Auteur : Julien Blanc-GrasÉditeur : Le Livre de PocheDate de publication : 2013Pages : 188* De fait, les Kiribati ne produisent qu'une portion négligeable des gaz a effet de serre. De fait, elles sont, avec Tuvalu et les Maldives, autres nations coraliennes, les premières exposées sur la ligne de front du réchauffement. * _________________________________ Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. Perdu au milieu de l'océan Pacifique, ce petit paradis semble promis à l'engloutissement par le changement climatique. J'ai organisé ma vie autour d'une ambition saugrenue, le quadrillage méthodique de la planète. Moteur : toujours voir un pays en plus. Ce qui se profile ici, c'est un pays en moins. Je dois m'y rendre avant qu'il ne soit rayé de la carte._________________________________ * Les chiens ont des propriétaires et la plage est propre. Quelque part dans cette direction se trouve un pays dont personne ne connaît le nom. Qui, de la Californie ou des Kiribati, disparaîtra en premier ?
Parmi les choses qui ont changé en di ans, je note l'apparition massive de smoke shops et l'explosion du nombre de sans-abi, jetés sur le pavé par la crise ou dépouillés de leur maison par les banques. je suis dans le pays le plus riche du monde et les SDF pullulent. Aux Kiribati, qui figurent tout en bas du classement, chacun a un toit.
Ce qui m'amène à ce cliché entendu mille fois à propos des régions où la misère serait moins pénible au soleil.
Ils sont pauvres, mais au fond ils sont plus heureux que nous." * Les Kiribati, ces îles au milieu de l’océan, à l’autre bout du monde. Un petit bout de paradis, en apparence, mais la réalité est toute autre : même si c’est un des pays les moins industrialisés du monde, c’est celui qui souffre le plus directement du changement climatique, à tel point qu’il risque de disparaître dans un futur qui n’est pas si lointain. C’est justement la raison qui a motivé Julien Blanc-Gras à s’y rendre pour partager ses aventures, avant que les îles ne soient englouties.Ce récit de voyage est comme une ribambelle de cartes postales ; on découvre une multitude de tableaux qui nous montrent différents aspects de la réalité à l’autre bout du monde. Grâce à des épisodes de quelques pages, l’auteur nous donne un aperçu qui se révèle très complet de la vie des Gilbertins, de la politique aux paysages, en passant par les traditions, l’histoire, les croyances et, bien entendu, les problèmes environnementaux. L’écriture est fluide et légère, mais le fond n’en donne pas moins matière à réfléchir. En apprenant à connaître cette population au mode de vie si différent du nôtre, comment ne pas s’interroger sur les effets du changement climatique et sur la responsabilité des pays industrialisés dans ce processus ? Chez nous, on en parle constamment, mais cela reste abstrait ; aux Kiribati, les effets sont directement perceptibles, mais on fait preuve d’une sorte de fatalisme. L’eau monte, la surface émergée diminue, les maisons et digues sont fréquemment inondées et détruites... mais on n’a pas les moyens de remédier au problème.Bien que la question du changement climatique reste présente tout au long du livre, Julien Blanc-Gras ne devient pas insistant pour autant. Il nous raconte son séjour et ses voyages sur les îles Kiribati et les différentes expériences qu’il y fait ; il décrit des rencontres avec un éventail de personnes très différentes, qui apportent toute leur contribution à son récit ; et il explique comment la population la plus isolée du monde s’est développée à sa manière, avec un décalage qui lui donne un certain charme malgré les problèmes et les contradictions existant.Le récit est chronologique, ce qui nous permet d’en apprendre petit à petit sur la population locale et le système administratif et politique du pays. Les détails arrivent au milieu d’épisodes touchants, humoristiques et captivants, nous donnant à chaque page l’impression de partager les aventures de l’auteur.
Paradis (avant liquidation) est pour moi un véritable coup de cœur, tant du point de vue de la forme que du contenu. Même si les îles Kiribati ne sont pas le paradis auquel on pourrait s’attendre, c’est un lieu qui vaut la peine d’être découvert et étudié, en raison de sa situation géographique tout à fait particulière et de tout ce qui en découle... et qui sait, peut-être prendra-t-on finalement conscience des véritables conséquences du changement climatique.Je remercie du fond du cœur
le Livre de Poche, qui m’a permis de découvrir ce récit magnifique grâce au partenariat du
Camion qui livre. Ma chronique a tardé à être publiée, mais j’avais besoin de temps pour réfléchir à ce que j’avais lu et vous transmettre à quel point j’ai adoré cette lecture ! J’espère vous avoir convaincus !______________________________
* En bref... * Pendant ce temps, à l’autre bout du monde…
Paradis (avant liquidation) est le récit du voyage que Julien Blanc-Gras a fait aux îles Kiribati. Sa motivation ? Visiter le pays avant qu’il ne disparaisse ; en effet, le niveau de l’eau monte en raison du changement climatique et la surface émergée diminue chaque année... même si les îles Kiribati sont un des pays les moins industrialisés du monde.
Avec le problème environnemental en toile de fond, l’auteur nous fait découvrir l’histoire, la politique, les paysages et les traditions de ce pays isolé grâce à de courts épisodes de quelques pages qui font penser à des cartes postales. Au gré des rencontres de l’auteur, on fait connaissance avec la population locale, ses problèmes et son mode de vie, et on en vient à s’attacher à ce lieu qui n’est pourtant pas aussi paradisiaque qu’il y paraît. Un véritable coup de cœur, à lire absolument !