L'histoire: Dans Starter for 10, Brian Jackson est un jeune anglais qui intègre l'université de Bristol. Avide de connaissance, il rêve depuis toujours de participer au jeu télévisé University Challenge. Au passage, il tombe amoureux d'une de ses coéquipières et devient ami avec Rebecca, adepte de la contre-culture. Hairbrained raconte comment un génie de quatorze ans, Eli Pettifog, voit ses rêves d'entrer à Harvard réduits à néant. Il intègre alors une université plus modeste, Whittman, et devient le champion de l'équipe de challenge, jusqu'alors composée de losers.
Une fois n'est pas coutume, je vais traiter ces deux films en même temps puisque leur sujet est assez similaire. Il s'agit de l'histoire d'un jeune homme dont on suit le parcours universitaire, les déboires amoureux, les rencontres amicales, les échecs et les réussites qui vont le faire grandir. L'un est britannique, l'autre américain... Vous devinez vers lequel mon coeur fait pencher la balance?
Egale à moi même, j'ai regardé Starter for 10 pour sa distribution. James McAvoy, Rebecca Hall, Benedict Cumberbatch, Dominic Cooper et Simon Woods (Mr. Bingley) pour une apparition, ça fait rêver! Malheureusement, j'avais beaucoup trop d'espoirs à cause de ce casting et ils ont bien mal été récompensés. Brian Jackson est l'essence même de l'antihéros et mises à part quelques scènes assez drôles, il s'obstine tellement à se précipiter dans des situations embarrassantes que ça devient gênant. Il m'a fait horriblement honte à la fin du film, je me suis sentie obligée de faire avance rapide pour ne pas assister à ce désastre.
De l'autre côté de l'Atlantique, c'est Alex Wolff et un Brendan Fraser vieillissant qui portent Hairbrained sur leurs épaules. Eli Pettifog est un enfant dans un monde d'adultes mais il comble la différence d'âge par un aplomb qui pourrait le rendre très antipathique. Il agit presque comme une machine, que ce soit pour répondre aux questions du challenge ou pour mener à bien sa vie amoureuse. C'est rare de voir un héros de cinéma qui sait exactement ce qu'il veut. Et ça fait du bien de ne pas assister à ses interrogations existentielles (dont on se fout royalement, avouons-le).
De l'humour anglais contre l'humour américain, lequel l'emporte? Du côté britannique, Brian n'est pas particulièrement hilarant mais certains personnages comme celui de Benedict Cumberbatch apportent un décalage plutôt drôle. Face à cela, Hairbrained nous épargne les plaisanteries scatologiques habituelles des comédies américaines et c'est le détachement d'Eli en toutes circonstances qui fait beaucoup rire. Par exemple, face à Laird, un rival d'abord menaçant dont l'attitude devient de plus en plus ambiguë. Des deux héros, ma préférence va largement à Eli et sa touffe de cheveux parce qu'il ne se prend pas autant au sérieux que Brian, dont les errances émotionnelles sont un peu lassantes. Les amis d'Eli ont également plus de caractère que ceux de Brian; ils sont atypiques et moins stéréotypés. Et légèrement secoués. Mention spéciale pour un Brendan Fraser sur le retour qui joue justement avec son image de quadragénaire un peu dépassé mais touchant.
Dans les deux cas, le scénario est assez prévisible mais traité de façon différente. Etonnamment, j'ai largement préféré Hairbrained qui m'est apparu moins prétentieux. De nombreux moments de flottement ponctuent Starter to 10, ainsi que des dialogues mous et sans intérêt (et doublés en français, c'est abominable). J'ai vérifié, le film fait une heure trente. Qui en paraissent au moins deux. Même James McAvoy ne m'a pas totalement convaincue. C'est dire! Mais c'est à voir pour Benedict Cumberbatch en mauvais joueur coincé.