Infusé, ce Sayama-kaori se révèle très fin, subtil est plus difficile à saisir que les trois autres.4g, 70ml, 80°C, 60s.Le parfum est toujours doux et sucré, mais apparaît de manière plus délicate que ce que les feuilles sèches présentaient. Si l'on peut y ressentir un ensemble floral, les notes sucrées évoqueraient presque le chewing-gum, alors qu'une tonalité très légère d'eau de toilette vient rendre le tout stimulant, malgré l'impression globale très sage. En refroidissant un peu, ce sont des arômes plus épicés qui apparaissent.A condition de na pas laisser trop longtemps, ou de ne pas mettre trop de feuilles, la liqueur offre en bouche un équilibre et une douceur exemplaire, qui ferait presque oublié que l'on a affaire au cultivar Sayama-kaori. Les saveurs eau de toilette et ''bubble-gum'' ne sont pas complètement absentes, mais discrètes, et ce thé vert japonais n'est en rien caractériel ou typé. Sans astringence, cette liqueur est veloutée, et sa douceur n'est pas trop envahissante.
La petite pointe d'astringence qui apparaît sur les infusions suivantes vient mettre du relief, alors que les douces impressions olfactives de ce sencha restent présentes, subtiles et multiples.After-taste long est puissant, surtout à partir de la 2nde infusion.Néanmoins, ce sencha montre des différence très nettes et typiques selon qu'il est infusé avec une terre réduite (Tokoname noire, Banko) ou oxydée (Tokoname rouges, Bizen, etc). Une terre réduite me semble mettre en avant de manière particulièrement évidente les arômes et parfums alors, qu'avec une terre oxydée, on aura une liqueur plus prenante en bouche, avec un after très dense et puissant.
Encore une fois, de manière surprenante, ce Sayama-kaori ce démarque des trois autres productions de Yamamoto Kengo de part un côté très posé, équilibré, plus proche d'une espèce de perfection, comme un pied de nez aux détracteurs de ce cultivar maintenant ancien et un peu passé de mode.