Que Carl Philipp Emanuel Bach ait su trouver la voie qui l’extraie de l’ombre de son Johann Sebastian de père est déjà tout à fait méritoire. Qu’il ait trouvé celle de la modernité dans l’histoire de la musique l’est encore plus. Il a su intégrer et dépasser le style baroque universellement répandu, tout comme ses codes apparemment immuables.
Il a su aussi faire évoluer les superficialités petites-bourgeoises du style galant, inventer les « tempêtes et les emportements » émotionnels en musique (Sturm und Drang). Après lui, il ne restait plus qu’à Haydn et à Mozart d’advenir pour consolider et magnifier le style classique, puis à Beethoven d’incarner à lui tout seul ces « tempêtes et emportements » qui ouvriront les portes au Romantisme.
Une mention spéciale pour l’interprétation dynamique, légère et soutenue d’Ophélie Gaillard et son Pulcinella orchestra.
BACH, Carl Philipp Emanuel. Concertos . Carl Philipp Emanuel Bach (Aparté, 2013) Disponibilité
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Le seul qualificatif qu’on ait réussi à lui adjoindre jusqu’à présent est celui de compositeur mineur. Mais je vous l’assure, il n’a de mineur que la longueur des notices biographiques qui lui sont consacrées.
FERRANDINI, Giovanni Battist. Al santo sepolcro (Fra Bernardo, 2014) Disponibilité
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Une œuvre très pure à découvrir, comme décantée du pathos verbeux et sanguinolent des passions du librettiste Brockes qui eut tant de succès durant le 18ème siècle. Comparativement, on croit retrouver avec cette Passion de Hertel une dimension spirituelle dans l’allègement et l’affinement du discours.
HERTEL, Johann Wilhel. Der sterbende Heiland (CPO, 2014) Disponibilité
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C’est à pied que le jeune Joachim Raff se rendit à Bâle depuis Zürich car il n’avait pas les moyens de se payer le voyage. Son objectif était d’entendre le grand Franz Liszt qu’il admirait par-dessus tout. En arrivant devant la salle de concert, il ne put y entrer car toutes les places étaient vendues depuis longtemps. Il paraît que Liszt apprenant la déconvenue de son jeune admirateur, l’invita à prendre place directement sur la scène auprès de lui.
Il faut redécouvrir Joachim Raff dont le nom est gravé sur le mur du Victoria Hall de Genève aux côtés des plus grands compositeurs de son siècle.
RAFF, Joachim. Symphony no 5 "Lenore"(Chandos, 2014) Disponibilité
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Voici le magnifique Prélude et Allegro attribué à Pugnani qui fut un des succès les plus permanent de Kreisler :
KREISLER, Fritz. Kreisler violin music (Hyperion, 2014) Disponibilité
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Une mention particulière pour la pochette la moins engageante de la discothèque… Passez outre, vous ne le regretterez pas.
MOMPOU, Federico. Song of the soul (Naxos, 2014) Disponibilité
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J’ai donc plaisir et fierté d’annoncer à nos fidèles usagers de la discothèque municipale de Genève qu’ils pourront dorénavant emprunter et écouter le canon « Leck mir den Arsch », ce qui en français signifie très précisément : « Lèche-moi le cul » ( !) Ceci dit, ces petites pièces vocales et instrumentales qu’on trouve à la lisière de son énorme production, apportent un éclairage précieux sur la complexité du frère… que dis-je, du divin Mozart dont le côté facétieux n’est pas le moins sympathique !
MOZART, Wolfgang Amadeus. Gehn wir im Prater (Brilliant, 2013) Disponibilité
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MUFFAT, Georg. Missa in labores requies (Note 1, 2014) Disponibilité
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Sa virtuosité et la chaleur du son n’ont été égalés que par le violon qui l’a progressivement supplanté dès le 17ème siècle. Le parti-pris de William Dongois d’interpréter ces sonates de violon au cornet n’est donc pas du tout incongrue. Il nous donne en tout cas la possibilité d’entendre cet instrument absolument enchanteur.

La basse du cornet à bouquin est appelée serpent, du fait de son aspect sinueux. A noter que nous aurons une soirée de Salon musical consacrée au serpent au printemps 2015 avec la participation, entre autres, de Stephan Berger, un artisan du cuir qui fabrique aujourd’hui à l’identique et fait vivre cet instrument ancien. A surveiller sur le site des BMs et à ne pas manquer !
PANDOLFI, Giovanni Antoni. Style fantasique (Carpe Diem, 2010) Disponibilité
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POULENC, Francis. Stabat Mater (Harmonia Mundi, 2014) Disponibilité
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Quoi que… Ces sonates – qui ne s’appellent pas quatuors bien qu’elles soient écrites pour 4 instruments – sont prévues pour 2 violons, 1 violoncelle et 1 contrebasse. Cette formation instrumentale particulière pourrait favoriser les pensées vagabondes. Qui sait ? Les voies de l’érotisme sont ontologiquement tortueuses !
ROSSINI, Gioacchino. 6 sonatas for strings (Dux, 2013) Disponibilité
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Finalement, quand la musique est belle, quelle importance qu’elle soit au centre ou aux marges d’un style particulier ou d’un genre défini… n’est-ce pas ?
ENSEMBLE INDIGO. Reflection (Enja, 2001) Disponibilité
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Après avoir entendu cet album, plus personne n’osera prétendre que la contrebasse est juste bonne à planter les clous et marquer le temps. Elle est parfaitement à même de larmoyer et faire pleurer dans les chaumières, pourvu qu’on ait encore le lecteur de CD pour faire tourner la galette !
D’ailleurs – et ceci est une révélation – en hongrois, la contrebasse, du moins dans sa version populaire, s’appelle bien « nagy bögö », ce qui signifie très exactement « le grand pleureur ». Le « kiss bögö », le petit pleureur, étant réservé au violoncelle. Cela ne s’invente pas !
SCIASCIA, Stefano. Elégie (Newton, 2013) Disponibilité
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ALQHAI, Fahmi. A piacere (Note 1 Glossa, 2014) Disponibilité
Paul Kristof
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