C’est un texte de Delphine Jory aka Ladyblogue qui date de mars 2013, pour Ouest France ou elle chronique encore actuellement. Si vous suivez mon blog vous connaissez mon attachement pour son univers et ses mots. Hier soir une amie me fait lire un texte dans son téléphone. Il s’agissait de celui de Delphine. J’ai donc souhaité de nouveau vous faire découvrir ce texte qui parle à nous tous. « Le masque est un mangeur de vie »…
ladyblogue.com - Source
On a tous quelque chose à cacher. Qui que nous soyons, quel que soit notre âge, notre morale, nos ambitions ou nos vérités. Un bonbon piqué au fond du placard, une femme vue trop vite dans un hôtel, une douleur aux entrailles, un secret de famille, un vice inavoué… On a tous quelque chose à enterrer, à sceller au fond de soi.Alors on sourit.
On sourit.
On porte nos masques. Nous les sortons différemment, en fonction de nos face-à-face, de nos duels et de nos mélanges. Nos visages maquillés sont les collections mouvantes de notre musée personnel.
Qui sommes-nous vraiment ?
Celui qui danse en société ou celui qui sourit dans l’intimité ? Celui qui se cache mais qui « est » ou celui qui se montre déguisé ?
Difficile d’être nu face aux autres. La crainte de se laisser découvrir de cette couverture épaisse et rassurante.
Et étouffante.
Le soi pur est si rare que nous en oublions sa signification. Étourdir son propre cœur paraît irrationnel.
Le masque est un mangeur de vie.
Tranquille comme une tempête, indifférent comme un amoureux fatigué.
Mais comment faire sans lui ?
Sans masque, la chair au vent, dépouillé.
Que se passerait-il ?
Les loups n’ont jamais aussi bien porté leur nom.