Non, vous ne rêvez pas : ceci est bien un article sur Nick Jonas, sur Urban Soul. Je vous avais déjà confié avoir accepté, sans trop de résistance, de me faire laver le cerveau par ma petite soeur pendant de longues années avec les CD de ses idoles. D’ailleurs, accrochez-vous bien : j’ai même assisté à ce qui, je pense, fut le seul concert des Jonas Brothers en Belgique, en 2009. Et si je n’ai jamais spécialement aimé leurs chansons (bon, d’accord, Much Better était plutôt sympathique et il fut un temps où je chantais criais Poison Ivy sur les routes corses), j’ose vous dire que les trois frères ont donné un si bon show que j’avais déclaré à l’époque que je reviendrai les voir lors de leur prochaine venue (je sais, je viens à l’instant de détruire les dernières onces de crédibilité que vous vouliez bien m’accorder).
Mais les Jonas Brothers ne sont jamais revenus parce que les Jonas Brothers n’existent plus. Quelques mois après avoir présenté leur single Pom Poms en 2013 (incollable je vous dis !), le trio a annoncé sa séparation pour « différends créatifs », annulant au passage leur tournée et la sortie de leur cinquième album. Pour la petite histoire, c’est initialement à Nick, le cadet des trois frères, qu’avait été proposé un contrat. Autant dire que la genèse du groupe était donc propice à future discorde… En décembre, peu après l’annonce de la dissolution des JB, Joe était d’ailleurs revenu sur le sujet au cours d’une longue lettre ouverte intitulée My Life As a Jonas Brother publiée sur Vulture. « On n’avait jamais vraiment pensé à faire de la musique ensemble mais, des années plus tard, quand Nick travaillait sur son premier album, Nicholas Jonas, Kevin et moi avons voulu écrire avec lui. Donc on a écrit une chanson ensemble dans le salon intitulé Please Be Mine que je pensais être juste pour Nick. Mais quand notre papa nous a entendus, il a dit qu’on devrait la jouer pour David Massey, qui était l’A&R du projet de Nick à l’époque. Il avait signé beaucoup de frères – Oasis, Good Charlotte – et on lui a donc chanté le titre, et il nous a dit qu’il voulait nous signer en tant que groupe, a raconté Joe. On n’a pas été manipulés pour s’associer mais on s’est définitivement retrouvés là-dedans du jour au lendemain. Surtout Nick, qui n’avait que 12 ans (j’en avais 15 et Kevin 17) et qui a dû prendre toutes ces grandes décisions afin de déterminer s’il voulait être dans un groupe, travailler en solo ou avec ses frères. Heureusement, ça lui allait de travailler avec nous. »
L’article en question est tellement intéressant qu’il trône depuis des mois dans mes favoris. Joe y explique notamment comme tout a changé à partir du moment où Disney est entré en jeu, boostant leur fan base et leur carrière en leur offrant même plus tard leur propre sitcom, Jonas. « Faire partie d’une telle compagnie va de pair avec certaines attentes. Ce n’était pas clairement dit, mais c’était subtil », relève-t-il. Il confie alors à quel point ils étaient sous pression pour entretenir leur image d’adolescents bien sous tous rapports, comment se passaient les formations de media training, mais aussi comment ils ont un jour succombé au chantage d’un journaliste les interrogeant avec insistance sur leurs fameuses bagues de pureté. De même, on ne s’imagine pas toujours très bien comme ces jeunes se retrouvent même limités dans leurs choix artistiques, côté collaborateurs mais aussi côté textes. « À cause de notre âge, à cause de Disney, à cause de ces bagues, on a dû édulcorer tellement de choses dans notre carrière. Si une phrase avait une légère connotation sexuelle dans une chanson, quelqu’un de la maison de disques nous demandait de la changer. Ca pouvait même être une référence tout à fait innocente comme ‘Je suis seul dans cette pièce avec toi’ et ça devait quand même être supprimé », avoue Joe. Je traduirais bien mille et un extraits de cette lettre mais il faut bien que je me recentre sur Nick donc si cela attise votre curiosité, je ne peux que vous encourager à la lire.
Nick Jonas, donc. Inévitablement, l’oiseau trop longtemps mis en cage fut le premier à prendre son envol après la fin du groupe. Le chanteur multi-instrumentiste avait déjà testé la température en 2010, s’alliant à un groupe de musiciens pour former Nick Jonas & The Administration. Et croyez-moi : c’était bon, et même presque digne d’un disque de John Mayer (Olive & An Arrow <3). Cette fois, c’est complètement seul que le jeune homme de 21 ans s’aventure et comme je n’ai jamais douté de son talent et de sa polyvalence, je pense pouvoir affirmer que c’est probablement celui qui s’en tirera le mieux. Quelle ne fut pas ma surprise cependant à l’écoute de son premier single Chains.
QUEL EST DONC CE REVIREMENT DE SITUATION ? Petit Nick serait-il sur le point d’embrasser des sonorités pop/R&B ? Eh bien oui mes amis ! Normalement prévu pour une sortie fin octobre, début novembre chez Island Records, son album éponyme devrait d’ailleurs comporter un featuring avec la rappeuse avec Angel Haze et si Nick en a écrit toutes les pistes à l’exception du premier single, il s’est également entouré de Mike Posner en studio. Sorti cette semaine, son second extrait Jealous confirme son tournant musical. « Jealous a été inspiré par un sentiment que beaucoup de gens connaissent mais sont d’après moi effrayés d’admettre, en particulier les hommes. Vous savez, ce truc où vous gonflez le torse une fois de temps en temps quand quelqu’un regarde votre copine alors que vous êtes juste à côté. Non seulement c’est irrespectueux, mais vous êtes prêt à vous emporter », a-t-il expliqué à JustJared. Réalisé par Peter Tunney, le clip arrivera ce 16 septembre, pile à temps pour ses 22 ans.
Si Nick Jonas parvient à infuser la juste dose de pop et de rock à son opus, je veux bien croire que le succès frappera une nouvelle fois à sa porte. En même temps, il faut dire que tout lui réussit déjà, derrière un micro, à Broadway et même sur le petit écran puisqu’il a même décroché un rôle dans la nouvelle série américaine Kingdom.