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Ralph Azham, T3 : Noires sont les étoiles – Lewis Trondheim

Par Belzaran

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Titre : Ralph Azham, T3 : Noires sont les étoiles
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Avril 2012


« Noires sont les étoiles » est le troisième tome de « Ralph Azham ». Cet album marque la fin du premier cycle comme cela est indiqué sur la couverture. Edité chez Dupuis, cet ouvrage est paru il y a quelques mois. Il est vendu pour un prix avoisinant les douze euros. J’avais décidé de m’intéresser à cette série par le seul nom de son auteur. En effet, Lewis Trondheim occupe une place particulière dans mon cœur de bédéphile. « Les formidables aventures de Lapinot » et « Donjon » sont ses plus célèbres productions. Mais « Les petits riens », « Bludzee », « Fennec » ou « Moins d’un quart de seconde pour vivre » sont autant d’albums assez uniques dans leur atmosphère ou leur originalité. Les deux premiers opus de « Ralph Azham » étaient sympathiques sans être mémorables. J’espérais que « Noires sont les étoiles » fasse changer cette saga de braquet.

Le résumé suivant est issu du site BdGest : « Ralph, toujours accompagné par les magiciens Yassou et maître Migachi, a décidé de voler la couronne de Tanghor, dont le pouvoir pourrait rendre la mémoire à sa sœur. Il s’associe à trois voleurs rencontrés sur le bord de la route et se rend à Onophalae, où la couronne magique est conservée en haut d’un pic particulièrement bien protégé. Du moins pour le commun des mortels, car rien ne résiste aux méthodes non-conventionnelles de Ralph. De son côté, le père de Ralph, qui a survécu à l’effondrement du barrage, s’installe à Astolia, où il ouvre une boutique de gâteaux-surprises, dans l’espoir que son fils s’y rejoindra. Mais il n’est pas le seul à l’y attendre : nombreux sont ceux qui aimeraient toucher la prime promise pour sa capture ! »

Le premier tome avait pour objectif de nous présenter le héros, Ralph, et l’univers dans lequel il allait évoluer. On découvre qu’il est paria dans son propre village. Il est né avec les cheveux bleus, signe local d’être un élu. On est alors voué à un destin prestigieux. Mais Ralph n’a pas été admis et est donc revenu marqué par son échec chez lui. Tous ses amis lui tournent le dos. Il est tout juste bon à dormir au milieu des cochons. Mais un événement fait que son village est détruit. Il décide alors de partir accompagné d’un enfant. Le second tome le voit se regrouper avec tous les enfants aux cheveux bleus, chacun possédant un pouvoir particulier qui décidera de sa fonction prochaine. Mais ils se trouvent au centre d’un guet-apens et doivent à nouveau s’enfuir. Mais le réel événement de cet opus est la rencontre d’une jeune fille, chef de l’armée. Elle serait peut-être la sœur que Ralph croyait disparue. Mais cette dernière n’y croit pas. C’est pourquoi il décide de partir en quête de la couronne de Tanghor dans ce troisième tome…

Une évolution positive

J’avais trouvé les deux premiers tomes un petit peu fouillis. Trondheim donnait l’impression de vouloir construire un univers relativement complexe. Mais on avait tendance à se noyer sous les informations au détriment du côté drôle et décalé des personnages et des dialogues qui font le succès de l’auteur. J’espérais donc que « Noires sont les étoiles » se montrent plus structuré et linéaire sur le plan narratif pour laisser une place dans la lumière à ses protagonistes. Je trouve que l’évolution est positive. La trame principale est simple. Il faut retrouver une couronne qui permet de retrouver la mémoire. Dans un second temps, il s’agira de la faire porter à celle que Ralph pense être sa sœur. Cela offre une unité de lieu qui permet de retrouver tous les personnages des deux premiers opus dans un même endroit. Cela évite les voyages permanents qui remplissaient l’album précédent.

Le fait qu’on ne quitte pas Astolia dans la deuxième partie de l’histoire permet de nombreuses interactions entre les personnages. Cela laisse donc une plus grande place aux dialogues. Trondheim laisse libre cours à son talent et nous offre des moments vraiment drôles. Il retrouve un petit peu la magie de « Donjon » qui est culte dans la fantasy décalée. Il joue avec les codes du genre. Objets magiques, pouvoir, malédiction… Rien n’est oublié. Le rythme de narration est assez soutenu et nous ne offre aucun réel temps mort. En ce sens, « Noires sont les étoiles » est, à mes yeux, le meilleur des trois tomes de la série. En simplifiant l’ensemble, Trondheim fait naitre un album plus passionnant et drôle que les précédents qui étaient plus confus. On en apprend davantage également sur le monde dans lequel se déroule l’histoire. On rencontre le roi par exemple.

Les dessins sont également le fruit du trait de Trondheim. Son style est reconnaissable dès le premier coup d’œil. Je vous avoue que j’en suis friand. Le trait est simple et rend les planches faciles d’accès. Cela n’empêche pas les cases d’être pleines de détails et habitées d’une vraie atmosphère. Les décors ne sont pas négligés et participent à la création de l’univers qui abrite la trame. De plus, les personnages sont tous facilement reconnaissables et possèdent chacun leur identité graphique soit par leur caractère soit par leur physique. Enfin, le travail de Brigitte Findakly sur les couleurs est excellent et donne à l’ensemble un aspect visuel très attractif.

En conclusion, « Noires sont les étoiles » est un ouvrage honnête qui marque une progression dans la série. Il se lit avec plaisir. On ne s’ennuie jamais même si on n’est pas aussi transporté que dans « Donjon ». Néanmoins, le premier cycle étant terminé, on se doute qu’un second verra le jour. Je n’hésiterai pas à guetter sa parution pour suivre les aventures de Ralph. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 13/20


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