Je reviens sur la notion de progrès. Dans le précédent épisode j'opposais Kant aux Chinois. Kant pense qu'il faut que pour que la vie soit vivable, il faut l'espoir d'une amélioration ; les Chinois estiment que le rite a cette fonction.
Pour ma part, j'en arrive à croire que progrès doit être entendu au sens de progression, et pas d'amélioration imparable. La vie nous fait traverser des coups de Trafalgar qui nous forcent à nous transformer. Un homme n'est donc pas quelque chose de figé, mais un processus de réinvention permanent. (Hannah Arendt dit renaissance.) Ces coups du sort, sont aussi un moyen de rebattre les cartes. Ils donnent l'espoir d'améliorer sa situation. ("Méliorisme" des pragmatistes ?) Mais on ne gagne pas toujours.