« Qui étaient-ils ces « pionniers » de la télévision ? Des hommes jeunes et désinvoltes, souvent issus de milieu populaire venus de la presse écrite, de la radio ou de l’école de Vaugirard, majoritairement communistes ou à gauche. »
Marcel Bluwal né en 1925 apprend le métier de cinéaste reporter durant son service militaire, il tâte au cinéma mais c’est la télévision en 1949 qui lui ouvre les portes. Tout de suite cet univers de haute technologie et pourtant très artisanal va devenir son univers. Il sera un hussard de l’ORTF avec une haute idée du rôle de transmission de la culture dans tous les foyers, des plus huppés aux plus populaires.
Éduquer et servir sera sa mission. 1950 et les premières émissions enfantines du jeudi qui virent débuter Patrick Deweare, 1965 sa mise en scène du Dom Juan fait encore référence. Molière, Beaumarchais, Marivaux, Dostoïevski, Hugo à 20h30 Bluwal fait de la télévision au service du public. Vidocq c’est lui, l’histoire d’amour sado-maso entre Claude Brasseur et Danielle Lebrun fera fantasmer bien des adolescents en 1970.Il filmera Simone Signoret dans deux formidables dramatiques. Son dernier téléfilm « Les vieux calibres » datent de 2013.
Portrait d’un homme formidable, mais aussi portrait d’une France en pleine évolution politique, médiatique et idéologique. Le livre se dévore, il nous raconte aussi l’histoire d’un adolescent qui a du se terrer pendant la guerre parce que juif, à près de 90 ans Marcel Bluwal est encore cet enfant là.
Très belle chronique de Michel, qui met de belle manière cet homme incontournable de la télévision française du 20ème siècle