Après la saga Call of Duty, qui continue de plus belle cette année encore, l'éditeur Activision Blizzard espère faire du jeu vidéo "Destiny", l'un des plus chers jamais créés soit dit en passant, le premier épisode d'une saga à succès, au moment où son fer de lance "Call of Duty" commence à montrer des signes d’essoufflement.
Le groupe américain a en effet dépensé pas moins de 500 millions de dollars (environ 386 millions d'euros) pour ce projet développé par Bungie, le studio à l'origine de la série "Halo" et auparavant associé à Microsoft.
"Cette somme ne concerne pas uniquement la création du jeu", tempère Michael Sportouch, vice-président d'Activision Europe, interrogé par l'AFP. "Elle regroupe tout l'investissement nécessaire à la mise en place de la licence, notamment en termes de marketing."
Mais ici, nous sommes évidemment loin du genre d'un "Call of Duty". Il s’agit ici plutôt d’une sorte de cette space-opéra, qui a été lancée hier mardi en Europe et aux Etats-Unis Le jeu prend en effet place dans un futur post-apocalyptique dans lequel le joueur dirige un Gardien en lutte contre d'obscures forces menaçant la stabilité de l'univers…
Si la forme reste classique pour un jeu de tir en vue subjective ou FPS (First Person Shooter) comment disent les gamers, ce projet, qui a demandé cinq années de travail, tente néanmoins d'innover dans son déroulement, en rompant avec la succession de niveaux dont les évènements sont prédéterminés, comme c'est le cas chez la majorité de ses concurrents. En revanche, il requiert obligatoirement uen connexion internet pour jouer.
Vous devez ici réaliser diverses missions, sans suivre forcément un ordre pré-établi ou scripté, dans un monde persistant où d'autres joueurs sont également présents. En éliminant des ennemis et en progressant dans l’aventure principale, le personnage devient plus fort et peut ainsi améliorer ses capacités et ainsi atteindre un certain niveau, à l’instar d’un jeu de rôles type World of Warcraft.
Une version bêta du titre, avant son lancement commercial a d’ailleurs permis de jauger l'engouement du public en juillet puisque 4,6 millions de personnes y ont pris part.
Des données encourageantes pour Activision Blizzard, confronté au ralentissement des ventes de sa poule aux oeufs d'or, "Call of Duty", qui appartient au même genre, bien que différent dans son approche et son gameplay.
Cet été, l'éditeur avait ainsi reconnu que le recul de ses ventes au premier semestre 2014 tenaient pour partie à la moindre performance du dernier épisode de "Call of Duty", sorti en novembre 2013, par rapport à celui lancé un an auparavant.
Avec "Destiny", le groupe américain risque-t-il cependant de faire de l'ombre au prochain volet de sa série-phare, annoncé pour novembre ?
"Nous avons la chance d'avoir un marché du jeu vidéo dynamique, en forte progression. C'est pourquoi nous pensons que les deux séries peuvent cohabiter et qu'il y a même de la place pour d'autres jeux concurrents", a relevé le vice-président de l'éditeur.
Activision Blizzard peut en effet espérer profiter du démarrage en fanfare des consoles Playstation 4 et Xbox One, écoulées à plus de 15 millions d'exemplaires et qui accueillent les versions les plus abouties du jeu.
"Destiny" est également disponible sur les plus anciennes PlayStation 3 et Xbox 360, dans des versions moins jolies graphiquement. En revanche, il n'est pour le moment pas annoncé sur PC. Et n’arrivera pas sur Wii U.