Expendables 3 (The Expendables 3)

Publié le 10 septembre 2014 par Cinephileamateur
De : Patrick Hughes.
Avec : Sylvester Stallone, Jason Statham, Dolph Lundgren, Wesley Snipes, Randy Couture, Terry Crews, Mel Gibson, Arnold Schwarzenegger, Harrison Ford, Antonio Banderas, Jet Li, Kelsey Grammer, Kellan Lutz, Ronda Rousey, Glen Powell, Victor Ortiz, Robert Davi...
Genre : Action.
Origine : Etats-Unis.
Durée : 2 heures 07.
Date de sortie : 20 août 2014.
Synopsis : Barney, Christmas et le reste de l’équipe affrontent Conrad Stonebanks, qui fut autrefois le fondateur des Expendables avec Barney. Stonebanks devint par la suite un redoutable trafiquant d’armes, que Barney fut obligé d’abattre… Du moins, c’est ce qu’il croyait.
Ayant échappé à la mort, Stonebanks a maintenant pour seul objectif d’éliminer l’équipe des Expendables. Mais Barney a d’autres plans... Il décide d’apporter du sang neuf à son unité spéciale et d’engager de nouveaux équipiers plus jeunes, plus vifs et plus calés en nouvelles technologies. Cette mission se révèle rapidement un choc des cultures et des générations, entre adeptes de la vieille école et experts high-tech.
Les Expendables vont livrer leur bataille la plus explosive et la plus personnelle…
Bande annonce française
"- Tu vas faire quoi ?
- Recharger."



M'étant refait les deux premiers opus de la franchise il y a peu, c'est avec beaucoup de plaisir et une certaine attente que je voulais découvrir "Expendables 3". C'est donc en toute logique que je me suis précipité en salles pour le découvrir en espérant continuer de prendre mon pied tout en faisant un retour dans le cinéma d'action des années 80.
Le résultat s'avère au final un peu en deçà de mes espérances. Non pas que je n'ai pas aimé le film, bien au contraire, ce genre de divertissement m'amuse toujours et je me suis une nouvelle fois régalé mais il y a un petit quelque chose qui fait que le résultat n'est pas aussi jouissif pour moi que le second volet, ce troisième opus se plaçant au même niveau à mes yeux que le premier film dans sa version director's cut (la version cinéma du premier est sympa mais la director's cut est plus intéressante quand même ;-) ).
En effet, il y a quelque chose dans ce scénario écrit par Sylvester Stallone, Creighton Rothenberger et Katrin Benedikt qui fait que je l'ai trouvé un poil en dessous : Les nouvelles recrues. A mes yeux, quand je vais voir un film de cette franchise, c'est pour voir des vétérans du cinéma d'action bourré de testostérone se foutre sur la gueule, le tout avec des punchlines bien senties. Je n'ai rien contre ses jeunes recrues mais en étant nettement moins charismatique que leurs aînés, elles rendent le film moins prenant surtout qu'en cours de route, on perds beaucoup en humour et en références malheureusement.
Du coup, on se retrouve avec un creux en plein milieu du film qui n'est pas dénué d'intérêts même si ça reste très prévisible mais qui ralenti considérablement le récit. C'est aussi l'inconvénient d'un film à multiples personnages, c'est que du coup la frustration de la sous exploitation de certains se fait cruellement ressentir. C'était déjà le cas dans les précédents volets car il est difficile de mettre tout le monde en avant en si peu de temps, mais cela se ressens davantage ici avec de nouvelles recrues jeunes qui peinent à nous faire oublier ceux pour qui ont à fait le déplacement.
Après la saga reprends les principaux thèmes phares avec le temps qui passe, la jeunesse qui pousse, le monde qui évolue, les petites références à des carrières passées mais à cause de ce creux trop long qui met en avant les nouvelles recrues, j'ai été moins captivé surtout que ses dernières ne sont toujours pas mise en valeur non plus. Reste que l'action est en tout cas présente au rendez-vous et même si il y'en a beaucoup moins, l'humour est là aussi c'est juste que le dosage ne semble pas toujours bien reparti.
Niveau distribution, c'est un grand foutoir. Dans le bon sens avec tous ses noms connus qui font déplacer les foules et qu'on a envie de se voir mettre dessus mais aussi dans le mauvais sens dans le fait que du coup, certaines têtes d'affiches ne font que de la simple figuration à l'image par exemple d'un Robert Davi en Goran Vata qui malgré son nom sur l'affiche n'est là que pour une très courte scène qui a dû lui prendre une demi-journée de travail à peine (c'est un exemple mais il n'est pas le seul...). Malgré tout, toute cette brochette de muscle et de charisme répond présent et c'est tant mieux.
Quoiqu'il en soit, ça fait quand même bien plaisir de retrouver cette bande mené par un Sylvester Stallone en Barney Ross qui prend une nouvelle fois beaucoup de plaisir. Il se met peut être un peu trop en avant par rapport aux deux précédents volets où il savait resté un peu en retrait quand c'était nécessaire mais c'est quand même agréable de le retrouver. Il forme toujours un bon duo avec Jason Statham en Lee Christmas. Pas de la même génération que Stallone (il y a 20 ans d'écart entre eux !), les deux acteurs cohabitent bien, forme un bon duo et équilibre très bien la balance dans ce groupe. C'est aussi pour ça que c'est dommage que le côté "vétéran" avec Statham présent depuis le début doivent s'absenter du film un trop long moment.
Dolph Lundgren en Gunner Jensen est sans doute l'un de mes personnages préférés. Je suis donc très frustré qu'il disparaisse un certain temps aussi mais quand il est à l'écran, c'est du tout bon. Dommage qu’on n’est pas exploité un peu plus son côté décalé qu'on lui avait donné dans le second volet mais le comédien nous offre quand même de bons moments. Randy Couture en Toll Road est lui aussi très bon et continue de tirer son épingle du jeu. En revanche, le fidèle Terry Crews qui est toujours très bon en Hale Caesar, je ne comprends pas pourquoi on l’éclipse ainsi. D'accord il fait peut-être moins déplacé que d'autres mais son absence se fait quand même ressentir à mes yeux.
Pour compléter cette base solide, Arnold Schwarzenegger dans la peau de Trench est lui aussi très bon. Libéré de son statut d'homme politique, c'est dommage qu'on ne veuille pas lui faire prendre encore plus d'importance dans les Expendables car il y a une réelle complicité avec Sylvester Stallone qui se ressent et c'est dommage de ne pas l'exploiter davantage. De même, ça fait plaisir de revoir Jet Li en Yin Yang, qu'on voit toujours trop peu mais qui bénéficie cette fois ci d'un traitement un peu moins bâclé comparé au deuxième film.
Parmi les nouvelles têtes, celui qui me faisait aussi déplacer en salles les yeux fermés, c'est Mel Gibson. Dans le rôle de Conrad Stonebanks, il est une nouvelle fois excellent et c'est d'autant plus frustrant de ne pas le voir plus. J'aime beaucoup cette franchise mais elle a du mal à mettre en avant ses méchants et c'est regrettable. Avec Mel Gibson, au vue de son interprétation, on avait tout pour faire un méchant bien sadique et bien vicieux à l'image d'un Joker dans "The Dark Knight". Seulement au lieu de ça, l'acteur est victime aussi de la riche distribution et on ne peut pas l'exploiter plus que ça. Ses apparitions sont pourtant à chaque fois extrêmement jouissives et ses scènes comptent sans doute parmi mes scènes préférés du long métrage.
Wesley Snipes fait lui aussi son grand retour. Après une scène d'intro très fun et une petite référence sur son plaisir de revenir sur le devant de la scène et les raisons de son absence ses dernières années, l'acteur fait un très bon Doc. Avec lui aussi il y avait énormément de potentiel mais on le sous exploite totalement. On crée un petit jeu avec Jason Statham que je trouve très plaisant au début et à la fin du film mais au milieu, on n'as pas grand-chose à se mettre sous la dent avec lui à mon grand regret.
Harrison Ford dans la peau de Max Drummer s'intègre très bien dans la franchise. Après une petite pique concernant l'absence de Bruce Willis ("On l'a enlevé du scénario"... Le comédien demandant trop d'argent apparemment), il fait une nouvelle tête du côté de la CIA que j'ai apprécié. On aurait pu jouer un peu avec sa carrière pour y glisser quelques références mais le comédien reste très bon dans le peu de temps impartis (le faible tôt de présence de chacun - à l'exception de Sylvester Stallone - restera pour moi le gros point noir de ce volet).
J'ai beaucoup aimé aussi Antonio Banderas en Galgo. Je ne m'attendais pas à le voir jouer dans ce registre, à incarner un personnage aussi décalé mais le résultat est très satisfaisant. Il semble s'amusé et moi de mon côté je me suis amusé. Je l'ai trouvé vraiment très drôle avec en prime une petite dose de tendresse pour un personnage un brin incompris. Kelsey Grammer en Bonaparte est lui aussi sympathique pour le peu qu'on le voit. C'est juste un peu dommage que toute la période de recrutement où il a une importance ne soit pas un peu plus fun en terme de divertissement.
Parmi les jeunes recrues, je n’ai rien spécialement contre ses acteurs mais ils n'arrivent jamais à se mettre vraiment au même niveau malgré toutes leurs bonnes volontés. On ressent alors un écart assez cruel entre nos stars du cinéma d'action du passé et celle d'aujourd'hui, ce qui me rend encore plus nostalgique. Dans cette bande, Kellan Lutz sort malgré tout un chouia du lot en John Smilee bien aidé par le scénario qui le met un peu plus en avant en essayant de créer un petit quelque chose avec Sylvester Stallone.
Pour le reste, c'est assez fade et transparent à mes yeux à l'image de Glen Powell en Thorn ou de Victor Ortiz en Mars. Celle avec qui j'ai eu le plus de difficultés, c'est Ronda Rousey en Luna. J'ai beaucoup aimé son personnage féminin dans cette bande masculine. Je l'ai trouvé très intéressant et je pense, si on continue de l'exploiter à l'avenir, qu'elle peut montrer de bonne chose. Cependant, j'ai vraiment pas du tout accroché au jeu de l'actrice que je ne trouve pas assez imposante (une Gina Carano aurait eu plus de prestance je pense par exemple). Je suis pas fan de ses expressions et du coup je le regrette car j'ai pas réussi à accrocher à ce rôle plus que je l'aurais souhaité.
Après Sylvester Stallone et Simon West, c'est au tour de Patrick Hughes, dont c'est le deuxième long métrage après "Red Hill" que je n'ai toujours pas vu, de prendre les commandes de la franchise. C'est dommage que sur le scénario je suis un peu frustré car du côté de la mise en scène, je trouve le résultat assez propre. C'est presque même parfois un peu trop propre dans l'action, j'aimais bien quand parfois ça frôlais la série B tandis que là, on sent quand même que l'on a voulu faire quelque chose de beaucoup plus sérieux.
Attention, tout n'est pas parfait, loin de là, mais plus axé sur l'action, le film semble faire un peu plus attention à certains détails qui rendait la réalisation un peu plus légère jusqu'alors bien que très plaisante. Après, on a quand même quelques petits faux pas. Visuellement, il y a quelques petits effets visuels qui font tâches tout comme certaines incrustations à l'image de celle de Sylvester Stallone et Kelsey Grammer en voiture avec la nuit qui tombe en arrière-plan pour ne citer que cet exemple.
Les différentes explosions et autres fusillades restent quand même rondement bien menées. La grosse bataille finale avec ses airs de guerre fait bien plaisir à voir. Ça continue de tirer dans tous les coins, parfois on se demande même qui tire sur qui mais c'est tellement un gros foutoir organisé que cela reste plaisant. J'ai bien aimé aussi le travail fait sur la photographie qui m'a paru très correct ainsi que sur l'exploitation de la lumière. Les décors sont pas mal aussi sinon même si c'est surtout quand ils explosent qu'on les aimes.
Niveau combat, c'est plutôt bien chorégraphié. C'est dommage que l’on ne ressente pas dans toutes les bastons l'identité de chaque personnage dans leurs façons de bouger mais cela reste en général lisible et efficace. Le montage est lui aussi bon même si je pense qu'on aurait peut-être pu faire un autre travail dessus. La période de recrutement manque ainsi d'un peu d'intérêt tandis qu'il est vraiment regrettable d'avoir fait disparaître les anciens de la sorte pour les faire revenir pour le final de façon aussi peu subtile.
C'est en grande partie de la faute du scénario mais le montage aurait peut-être pu rehausser un peu le niveau. Il existerait une autre version de ce film qui sortira en même temps que le Blu-ray. A voir donc car après tout la director's cut du premier film apportait une nette plus-value à la version cinéma. Sinon la musique signée par Brian Tyler m'a beaucoup plu. Elle n'a rien d'exceptionnel pourtant mais elle fait ce que l'on attends d'elle et colle bien avec l'ambiance général de ce film et de la saga.
Pour résumer, en sortant de ma salle je suis quand même resté un peu sur ma faim avec ce "Expendables 3". Je prends toujours du plaisir à voir cette bande se taper dessus, je retrouve toujours mon âme de gosse devant ce genre de spectacle et je m'en mets toujours plein la vue seulement voilà, ce troisième volet semble vouloir partir dans une autre direction que j'aime que moyennement. C'est surtout pour nos bonnes vieilles stars du cinéma d'action, pour ses gueules mythique qu'on se déplace et ici, elle semble un peu reléguer en seconde place (exception faite de Sylvester Stallone qui s'offre une belle part de ce gâteau) au profit d'une nouvelle bande plus jeune mais nettement moins convaincante. De plus, le casting ultra chargé fait que l’on n’a pas le temps de s'amuser avec un personnage, pas le temps de l'exploiter comme il le mérite qu'on passe à un autre. C'est regrettable car du coup nos anciens n'apportent pas grand choses de nouveau, notre super vilain est excellent mais aurait pu en montrer davantage et certaines nouvelles têtes sont malheureusement à peine exploiter malgré leurs qualités. Malgré tout, j'ai quand même passé un excellent moment devant ce divertissement que je reverrais avec grand plaisir même si j'ai une préférence pour les aventures précédentes.
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