Connectés aux réseaux sociaux et aux comptes bancaires de ses adhérents, Datacoup propose 10 dollars par mois à ses utilisateurs et vend des analyses aux entreprises basées sur ces données personnelles.
Le marché des données personnelles devrait atteindre un trillion d’euros à l’horizon 2020, selon une étude du BCG. En effet, de nombreuses entreprises sont aujourd’hui à la recherche de plus en plus de données, analysées grâce à des outils spécialisés afin d’en faire ressortir des tendances sur le comportement de leurs consommateurs. A l’instar de Criteo, un des leaders mondiaux du reciblage publicitaire, qui utilise par exemple les données présentes sur les sites web et surtout sur les réseaux sociaux. Mais une tendance montre que les internautes veulent reprendre la main sur leurs données personnelles. Notamment, certaines plateformes offrent déjà la possibilité de les mettre directement en lien avec les annonceurs (one-to-one marketing) pour vendre leurs données personnelles (Yes Profile et Réputation.com, par exemple). La start-up Datacoup, basée à New York, propose quant à elle de récolter les données de ses utilisateurs issues des réseaux sociaux, mais également, fait nouveau, de leurs comptes bancaires, pour les vendre à des entreprises mais également pour sensibiliser ses utilisateurs.
Rémunérer les utilisateurs
En effet, si la collecte de données intéresse naturellement toutes les entreprises pour étudier le comportement du consommateur, Datacoup met en avant la combinaison de données personnelles avec les données relatives aux dépenses, qui peut être utile pour beaucoup de publicitaires. Au maximum, l’utilisateur peut récolter 10 dollars par mois : 2 dollars pour les informations présentes sur les réseaux sociaux et jusqu’à 8 dollars rien que pour les relevés de transactions de carte bleue. Preuve de la valeur de cette combinaison, Twitter et Facebook travaillent avec l’entreprise Datalogix, pour lier les données sociales aux données relatives à l’achat. Datacoup va ensuite vendre les "tendances" qui se dégagent de ces données aux entreprises et comptent incorporer à ces tendances des données provenant de la vie quotidienne (activités sportives via Fitbit par exemple). Mais Matt Hogan, CEO de Datacoup, veut en complément rendre les utilisateurs acteurs sur le marché des informations personnelles en prônant la dimension éthique de sa démarche.
Une mine d’informations pour les entreprises
Aussi, la start-up propose à ses utilisateurs un centre où ils peuvent analyser leurs données personnelles par catégories : lieux, profession, santé, achats … Et ainsi cartographier leurs appartenances et leurs centres d’intérêts. De manière plus générale, sii des personnes récoltent déjà jusqu’à 100 dollars par mois en vendant leurs données (la start-up Luth Research récolte principalement elle des données de navigations web), Donald Waldman, professeur d’économie à l’Université du Colorado, trouve intéressant d’observer la valeur que les personnes donnent à leur confidentialité. Cependant, si ces données offrent des possibilités marketing inédites pour les entreprises, les utilisateurs ignorent la façon dont les données vont être utilisées. A partir de celles-ci, le site favoris de e-commerce d’une utilisateur pourrait par exemple cacher les promotions et ne mettre en avant que les produits plus chers. De quoi réclamer une plus grande transparence des entreprises pour les consommateurs sur l’utilisation de leurs données.