genre: aventure, série, dessin animé
année: 1992
durée: 40 minutes
l'histoire: Un terrible complot menace le royaume du Pélican Noir en Syldavie. Tintin mène l'enquête et tente d'alerter Muskar XII, le roi de la Sydalvie.
la critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, Le Sceptre d'Ottokar est le huitième album des Aventures de Tintin et Milou. L'album sort en 1939 en noir et blanc dans un contexte particulier. En effet, la bande dessinée d'Hergé est publiée au tout début de la Seconde Guerre Mondiale.
Il s'agit d'une précision d'importance puisque Le Sceptre d'Ottokar s'inscrit dans le contexte de trois annexions qui eurent lieu peu avant le début de la Guerre : l'Anschlussde l'Autriche par l'Allemagne nazie en mars 1938, l'affaire des Allemands des Sudètes en septembre 1938, et celle de l'Albanie monarchiste par l'Italie fasciste en avril 1939.
Après Le Lotus Bleu, Le Sceptre d'Ottokar est sûrement l'album le plus engagé d'Hergé. Il s'agit ni plus ni moins que d'une dénonciation des nationalismes agressifs des années 1930. Ainsi, le dessinateur marque clairement ses distances avec l'Extrême Droite en Belgique.
A l'époque, la monarchie constitutionnelle de la Belgique est plus que jamais menacée. Et c'est exactement ce que retranscrit Le Sceptre d'Ottokar. Beaucoup de fans considèrent cette bande dessinée comme une métaphore du nazisme et de son influence dans l'Europe toute entière. De nombreux auteurs estiment que le roi Muskar XII de Syldavie a été inspiré, pour le physique et l’allure générale, par le roi Zog Ier qui a régné sur l’Albanie de 1928 à 1939.
D'autres tintinologues estiment au contraire que « les uniformes, les casquettes et les moustaches sont communs à trop de jeunes souverains ou prétendants d’avant-guerre » pour que l'on puisse confirmer une quelconque inspiration particulière. Il s'agit donc d'un album important, pas forcément facile à adapter en dessin animé. Attention, SPOILERS !
Tintin trouve sur un banc public une serviette appartenant à un certain Professeur Halambique. Il s'agit d'un spécialiste de sigillographie qui doit se rendre prochainement en Syldavie pour étudier le sceau du roi Ottokar. Tintin découvre par hasard que le professeur et lui-même sont sous surveillance.
Intrigué, il décide d'enquêter. Il est très vite repéré et reçoit plusieurs messages d'avertissement, puis il est victime d'un attentat à la bombe, qui échoue grâce à l'intervention des Dupondt. Le reporter accepte alors d'accompagner le professeur en Syldavie en qualité de secrétaire.
La veille du départ, Tintin est très surpris d'entendre le professeur crier à l'aide au téléphone, sans raison apparente puisqu'il le trouve quelques instants plus tard en train de normalement faire sa valise. Dans l'avion qui les mène à Prague, Tintin remarque le comportement bizarre du professeur... Que les fans d'Hergé se rassurent, cet épisode animé se montre très fidèle à l'album original.
Certes, en raison de sa courte durée, quarante minutes environ, on note ici et là quelques petites différences. Toutefois, rien de grave. Dans le dessin animé, le professeur Nestor Halambique ne fume pas. C'est le conspirateur Alfred Halambique qui fume.
Tintin découvre qu'il y a deux frères Halambique lors de son atterrissage en Syldavie dans le dessin animé, tandis qu'il le découvre à la fin de l'album. Tintin ne se fait pas arrêter lors de son trajet vers Klow. Le photographe qui aide Alfred Halambique à voler le sceptre n'existe pas dans le dessin animé. En vérité, Le Sceptre d'Ottokar fonctionne un peu comme un thriller sur fond d'espionnage et de complot politique. C'est probablement l'un des scénarios les plus élaborés et les plus aboutis parmi tous les albums de Tintin. Très sérieux dans sa tonalité, la présence des Dupondt permet d'atténuer un peu la tension qui règne dans ce dessin animé d'excellente facture, presque aussi bon que la bande dessinée d'origine. Tout comme l'album, cet épisode se révèle tout simplement indispensable.
note: 16/20