Avec une espérance de vie de 78,4 ans pour les hommes et 84,8 ans pour les femmes qui ne va cesser d’augmenter- jusqu’à 86 ans pour les hommes et 91,1 ans pour les femmes, en 2060 (prévisions de l’Insee), les personnes âgées de 60 ans et plus seront près de 24 millions toujours en 2060. Si on estime à 8 % le taux de dépendance chez les plus de 60 ans, en 2060, la France pourrait compter 2 millions de personnes dépendantes d’ici une quarantaine d’années. Alors qu’aujourd’hui, on compte 1,2 million de bénéficiaires de l’APA dont 60 % à domicile et 40 % en établissement et 4,3 millions d’aidants, cette prévalence de la dépendance en 2060 pourrait mobiliser environ 7 millions d’aidants.
· Si ces chiffres « donnent » le tournis, alors que seulement 6 % seulement des logements sont aujourd’hui adaptés à la vie quotidienne de personnes en perte d’autonomie et qu’il n’existe à ce jour que 2.200 logements foyers représentant environ 110.000 places, on comprend l’importance du premier pilier de la loi d’adaptation de la société au vieillissement : « Anticiper la perte d’autonomie ». Ce peut être fait par la prévention par le mode de vie, par l’équipement du domicile ou par le soutien communautaire. L’objectif, réduire ce taux de dépendance de 8% chez les plus de 60 ans.
· Le second volet, qui met l’accent sur l’adaptation du logement au grand âge, prévoit d’augmenter les aides aux travaux de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) et de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) de 40 millions d’euros supplémentaires financés par la CASA (Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie), une contribution sur les pensions de retraite, de préretraite et sur les pensions d’invalidité. D’autres petites mesures fiscales viennent également encourager l’adaptation du logement, avec la réalisation d’un engagement présidentiel, la création de 80.000 logements privés d’ici 2017, un chiffre qui parait bien dérisoire en regard des besoins.
· Le troisième volet, « Accompagner » veut faire de l’âge un atout pour la croissance économique et l’emploi. Il s’agit donc aussi de mobiliser un peu plus les plus âgés pour leurs pairs, alors qu’ils sont déjà plus de 5 millions à être investis dans le milieu associatif et la solidarité familiale. Ce volet, plus sociétal qui souhaite mieux intégrer les plus âgés dans la vie sociale, n’oublie pas les aidants, eux-aussi souvent âgés ou d’âge mûr. Droit au répit, via 2 dispositifs financés à hauteur de 78 millions d’euros, formation et accompagnement, flexibilité professionnelle, l’intention est là, mais en valeur absolue et par aidant, les aides restent modestes.
En parcourant ce texte, qui souhaite apporter les moyens d’une société « des équilibres générationnels » le » vivre ensemble » et « des solidarités de proximité », on reste sur la crainte que ces systèmes d’entraide restent cantonnés au sein des mêmes groupes d’âge, ceux-là mêmes qui sont impactés par le risque de dépendance et qui cotisent déjà par l’intermédiaire de la CASA.
Source : Ministère de la santé Dossier projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement