Cette étude menée à l’Hôpital pour enfants de Los Angeles confirme le caractère protecteur du lait maternel contre certains troubles intestinaux dévastateurs, comme l’entérocolite nécrosante (EN) chez le nouveau-né, en particulier prématuré. Les conclusions, publiées dans l’American Journal of Pathology montrent qu’une protéine, NRG4 (neuréguline-4), présente seulement dans le lait maternel et non dans les préparations pour enfants, procure cet effet protecteur contre la destruction intestinale en cause dans l’EN.
Le « lait artificiel » est un facteur de risque connu de la maladie, rappelle l’auteur principal, le Pr Mark R. Frey, de l’hôpital de Los Angeles pour enfants. Sa recherche suggère que sans la protéine NRG4 présent dans le lait maternel, il manque à l’enfant un mécanisme essentiel de protection pour son intestin encore immature : « Si un bébé nourri artificiellement rencontre une infection intestinale, il est à risque accru de lésion intestinale et de décès ».
Son étude a été mené in vitro puis vivo sur l’animal. Sur des lignées de cellules intestinales infectées, NRG4 se lie à un récepteur ErbB4, pour bloquer l’inflammation. Sur des rats modèles d’EN nourris au lait de type maternisé ou avec NRG4, l’étude montre qu’avec NRGA, l’animal est protégé contre les dommages à l’intestin. NRG4 empêche la perte de cellules de Paneth, des cellules intestinales spécialisées, situées le long de l’intestin grêle et dont le rôle consiste à protéger contre les dommages microbiens.
Une protéine protectrice dans le lait maternel, avec son récepteur dans l’intestin, c’est donc la conclusion en synthèse de cette étude, avec la perspective d’évaluer très prochainement NRG4 pour son potentiel thérapeutique.
Source: The American Journal of Pathology September 08, 2014 DOI: org/10.1016/j.ajpath.2014.06.015 The ErbB4 Ligand Neuregulin-4 Protects against Experimental Necrotizing Enterocolitis