L’UFML l’annonce depuis des mois : guidé par une volonté politique idéologique, le ministère met en place une réforme du système de santé qui va modifier très profondément le paysage sanitaire français, altérer gravement les libertés des patients et des professionnels et financiariser le soin.
L’actualité démontre aussi que l’ensemble du secteur libéral est pris pour cible et désigné comme responsable de la crise économique majeure du pays.
La Loi Santé doit être discutée dans les mois à venir, l’UFML appelle l’ensemble des professionnels de santé à prendre la mesure des pièges et dangers qu’elle contient si elle reste en l’état.
Demain, la médecine de ville sera entièrement pilotée par les ARS, auxquelles tous pouvoirs seront donnés pour supprimer toute liberté d’installation, réorganiser vos cabinets, les activités de consultation et les PDS, vous contraindre à intégrer les réseaux de soin estampillés par les « marques » des différents financeurs.
L’hospitalocentrisme affiché ne rendra pas plus simple l’exercice médical salarié, car c’est la structure administrative qui est renforcée et non celle du soin, laissant augurer nombre de burn-outs et abandons dans un secteur sinistré par sa sur-administration, aux personnels soignants épuisés et désabusés.
Voilà maintenant que les grands épiciers, après avoir obtenu la vente des médicaments entre le rayon boucherie et celui des articles ménagers, se targuent de pouvoir faire de la médecine en grande surface, suivant ainsi les politiques qui avaient ouvert la voie du mépris et de l’indifférence à la maladie, la mort, le soin dans sa dimension éthique et humaine, pour n’en faire qu’un produit de consommation négociable.
Cette liste s’ajoute à celle déjà longue des conséquences des signatures d’institutions dites représentatives de la profession, qui ont permis d’instaurer un système parmi les plus répressifs au monde où l’on peut sanctionner aussi bien un professionnel pour un délit statistique qu’un établissement dont les praticiens ne se conformeraient pas aux dogmes tarifaires (suppression des urgences dans les établissements à praticiens en secteur 2), ces tarifs dont la principale particularité est d’être au plus bas de l’échelle européenne.
A l’heure où le pays connaît des heures économiques difficiles, il est commode de stigmatiser un secteur d’activité et de lui briser les reins sans envisager un instant les conséquences sociales et sanitaires, concernant les professionnels de santé. Les jeunes ne s’installent plus, les déserts médicaux avancent, la demande de soins ne fera que croître, ainsi que les coûts réels, réalité totalement niée par l’ensemble des décideurs.
L’UFML dénonce tout cela et plus encore, depuis des mois.
C’est avec une certaine satisfaction mais néanmoins lucidité que nous voyons aujourd’hui les signataires d’hier se ranger à nos analyses et prétendre mener la contestation de demain.
L’heure est grave et cette union à laquelle nous appelons depuis le premier jour, cette union large, au delà des professionnels de santé, est plus que jamais à l’ordre du jour.
Pour que les erreurs d’hier ne scellent pas notre destin, nous appelons tous les professionnels de santé, tous les cadres de mouvements représentatifs et surtout l’immense majorité non syndiquée à se tenir prêts pour une mobilisation de grande envergure.
L’UFML, depuis le début de son existence, a voulu incarner cette union destinée à réaffirmer les valeurs de la profession, valeurs qui n’ont de sens qu’au sein d’un exercice libre et indépendant.Elle ne s’est jamais trompée, n’a pas été assez écoutée, ne devra pas être écartée au regard des milliers d’adhérents qu’elle a fédérés et qui voteront le jour venu…
L’UFML est la voix de la profession libre, au service de patients libres, qui ne peut ni ne doit disparaître dans un système créé, géré et organisé par les financeurs et les agences de l’état, au détriment de l’humain mais au service des intérêts financiers.
L’UFML est debout, cette union est en marche.Nous devons nous tenir prêts à défendre cette liberté et cette qualité.Nombre d’actions sont en préparation, nous savons que la mobilisation est imminente, que la colère dont nous avions prédit l’explosion il y a plus d’un an est là, qu’elle monte.
Que nos ennemis sachent que nous ne renoncerons pas à mener un combat auquel nous nous préparons depuis 2 années.Nous annoncerons sous peu le calendrier précis d’actions concertées, sous forme d’arrêts d’activité progressifs : gardes de week-end, puis de semaine, puis arrêt total d’activités.
Notre prochaine réunion se tiendra à Rennes le 3 octobre 2014, d’autres sont en préparation àEpinal, Salon de Provence, Bourg-en-Bresse,Toulouse et ailleurs.
Les médecins sont debout.
Source : Newsletter UFML du 10 septembre 2014
Union Française pour une Médecine Libre
- Président: Dr Jérôme MARTY - president@ufml-asso.fr
- Secrétaire général: Dr Jean-Claude GHALEB - secgen@ufml-asso.fr
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