Philippe IV, dit le Bel, est un beau mec, bin oui, on obtient pas un surnom par hasard. Il est beau, grand, majestueux, super malin, mais pas tellement sympa. Malgré tout, il est assez populaire et va réussir à marier correctement tous ses enfants.
Philou est né en 1268 et devient Roi de France en 1285, il va connaître de nombreux conflits avec le pape dès la fin du XIIIe siècle (il veut imposer au pouvoir temporel au pouvoir spirituel), puis va partir à l’assaut des Templiers. Depuis la mort de sa femme, Jeanne, en 1305 et sous l’influence de son défunt grand-père, Saint-Louis, le Roi de France passe pour un modèle de vertus et de chasteté. C’est pas le cas de tout le monde à la cour de France.
Les mariages politiques, ça manque d’amour (et de sexe)
Sa fille, Isabelle, épouse Édouard II, le Roi d’Angleterre. Son fils Louis épouse Marguerite de Bourgogne, petite fille de Saint-Louis. Les deux derniers fils, Philippe de Poitiers et Charles de la Marche épousent deux sœurs, Jeanne et Blanche d’Artois.
Politiquement, c’est super bien joué, le beau Philippe a réussi a s’imposer partout dans le territoire, et même à l’étranger avec Édouard II. Bon, malheureusement, malgré toute la bonne volonté d’Isabelle, Edouard II est homosexuel et elle est vite délaissée par le roi d’Angleterre.
Quant aux fils, Louis et Charles, ils ne s’entendent pas avec leurs épouses. C’est un désastre. Seul Philippe tente de sauver les meubles avec Jeanne d’Artois, c’est pas une franche réussite, mais ça tient.
Alors qu’elles ont été mariées très jeunes (entre 12 et 15 ans), les princesses Marguerite et Blanche s’emmerdent grave à la cour de France.
Les frères d’Aunay
Un beau jour, les princesses rencontrent deux frères. Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont frais et super séducteurs. Gautier et Philippe d’Aunay sont des nobles normands.
Gautier devient l’amant de Marguerite de Bourgogne, mais aussi de Blanche. Après en avoir essayé un, il n’y a pas de raison, Blanche couche aussi avec Philippe d’Aunay. Bin, quoi, on va pas se laisser abattre. Tous les quatre s’entraînent dans des coïts sauvages au sein des chambres de la tour de Nesle, qui est une propriété de Philippe le Bel depuis 1308.
Si Jeanne de Poitiers ne participe pas à ses parties de débauche avec les frères d’Aunay, sa sœur, et sa belle sœur, elle est tout de même au courant de toute cette situation, et cela va lui porter préjudice bien vite.
Au cours de l’année 1314, Isabelle d’Angleterre vient faire un petit tour à la cour de France pour rendre visite à son père, ses frères, et ses belles-sœurs. Isabelle offre des aumônières à Marguerite et Blanche, et qu’elle ne fut pas sa stupeur de découvrir quelques jours plus tard ces mêmes aumônières accrochées à la ceinture des deux frères, Gautier et Philippe ! Ni une, ni deux, Isabelle part tout raconter à son père, Philippe le Bel.
Philou est un peu véner, il va faire surveiller les princesses, bin évidemment, il va les retrouver à oilpé dans les lits de Gautier et Philippe d’Aunay.
J’ai glissé chef
Ca craint, putain ça craint. Les frères sont dans la merde. C’est vrai quoi, ils n’ont pas seulement bafoué l’honneur des princes de la couronne (en fait, ça, tout le monde s’en fout, vu que les mecs, ils n’en ont rien à faire de leurs femmes), non, les frères d’Aunay ont pris le risque de les foutre enceintes et d’intégrer des bâtards dans la famille royale. Bim. Le bordel, Marguerite accouche d’une petite fille, mais qui est le père ? Son mari Louis ou son amant Gautier ?
On n’en sait foutrement rien, mais tout le monde va être sévèrement puni.
Les deux frères sont accusés de lèse-majesté, c’est-à-dire que s’ils avaient poignardé le roi, ça n’aurait pas été pire. Ils sont conduits le 19 avril 1314 à Pontoise, et le spectacle commence.
Gautier et Philippe sont écorchés vifs devant la foule, ensuite ils sont écartelés, puis décapités, puis ont leur coupe l’organe par lequel ils ont fauté. On leur coupe la bite quoi, et on les donne aux chiens.
Les restes des corps, c’est à dire tout sauf les têtes et les bites, sont accrochés au gibet, sous les yeux de tous.
Marguerite et Blanche sont condamnées à vivre au Chateau-Gaillard. C’est une forteresse militaire, et il n’y a pas franchement de confort. Adieu les petits coussins sur les chaises et les bons repas à heures fixes de la cour de France. Du pain, de l’eau et de la paille pour les traînées de la cour.
Marguerite va y mourir de froid quelques mois plus tard, sa geôle est exposée plein vent, une rumeur dit qu’elle a été étranglée par un drap de lin. Alors que Blanche n’en sortira que 10 ans plus tard, à condition qu’elle prenne le voile.
Quant à leur complice, Jeanne de Poitiers, elle va être accusée de complicité, et pendant quelques mois elle va vivre enfermée assez paisiblement au château de Dourdan. Ensuite, elle peut rejoindre la Cour de France, où tout le monde lui pardonne.
Les rois maudits
Philippe le Bel a sauvé l’honneur de la couronne. Enfin, jusqu’au 29 novembre 1314 où lors d’une partie de chasse, il meurt en tombant de son cheval. Le con. C’est encore plus ridicule que d’être cocu.
Ses trois fils vont prendre le pouvoir, Louis X le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV le Bel, hélas, personne n’a d’héritier mâle. La couronne de France passe à un cousin, Philippe de Valois, qui règne sous le nom de Philippe VI.
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Merci à Clément pour ses illustrations, on peut le retrouver sur T’as réussi ta vie, connard ?
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