Difficile de mettre en images une mémoire défaillante. Les souvenirs surgissent par birbes, sans réelle hiérarchie. Ils s'imbriquent, se chevauchent, se télescopent, s'estompent, s'effacent. Que reste-t-il de tangible ? A quoi se cramponner ? Le récit restitue à merveille ce puzzle mémoriel dont les pièces se perdent peu à peu.
Un album à lire comme une course poursuite. Contre le temps qui passe et efface. Contre une maladie impossible à vaincre. Contre l'amour perdu d'une fille à laquelle on n'a jamais, absolument jamais, cessé de penser au fil des années. Le récit émouvant d'une combat perdu d'avance, déroulé avec une intelligence et une pudeur remarquable.
Ceux qui me restent de Damien Marie et Laurent Bonneau. Grand Angle, 2014. 160 pages. 21,90 euros.
Encore une BD du mercredi que j'ai le plaisir de partager avec Noukette.