Pour ceux qui s’intéressent aux questions d’inégalités sociales, de redistribution des richesses et de structurations des revenus, l’observatoire des inégalités est un passage obligé dont les analyses quantitatives et qualitatives nous sont précieuses. Aujourd’hui, il nous livre une publication intitulée La France populaire décroche, qui s’en soucie ? dont les premières lignes parlent d’elles mêmes :
Le pouvoir d’achat augmente pour les plus riches
et diminue pour les plus pauvres.
L’article nous dévoile ce que l’on pressentait déjà, à gauche pour de vrai, tant nous ne sommes pas quant à nous éloignés de certaines réalités sociales… et populaires :
"les plus modestes, déjà fragilisés par des décennies de chômage. Les jeunes, les ouvriers et les employés, la main d’œuvre peu qualifiée travaillant dans les petites entreprises du secteur privé et les immigrés sont en première ligne"
Pourtant, d’aucuns, à l’instar des fauxcialistes ou de Wauquiez, préfèrent focaliser leurs préoccupations politiques sur les classes moyennes, sensées êtres les plus à plaindre.… Voilà une hiérarchisation de l’urgence sociale pour le moins discutable. On aimerait savoir ce qu’en pensent les principaux intéressés, qui nourrissent la cohorte des chômeurs qui ne cesse de progresser :
A la mi-2008, on comptait trois millions de chômeurs inscrits à Pôle emploi [4]. Ils sont désormais 4,9 millions, une augmentation de 63 %. Il faut remonter à la fin des années 1970 et au début des années 1980 pour trouver une telle progression.
Pourtant, les médias préfèrent plus volontiers grossir le trait en se polarisant sur la dévalorisation des classes moyennes plutôt que sur celle des classes plus modestes :
Le résultat de ce désintérêt pour la France populaire est ravageur sur le plan politique : on construit l’échelle pour l’accession du Front national au pouvoir. Le gouvernement d’opinion fondé sur des sondages biaisés est suicidaire dans l’opinion. Il est en passe d’éliminer toute une partie du personnel politique classique, de gauche comme de droite, au profit des extrêmes
Voilà qui ne fait que confirmer ce que je souligne à longueur de billets depuis des années : une certaine droite comme une certaine gauche, parmi les plus favorisés, qui ont beaucoup d’intérêts de classe en commun, sont en train de fabriquer l’échelle qui permettra au FN d’accéder au pouvoir. Et le premier ministre, ce tartuffe, en fait bien évidemment partie.