J’aurai longtemps hésité avant d’écrire un tel article mais j’en ressens bizarrement le besoin. Mettre les choses noir sur blanc et clore, une bonne fois pour toute, une étape difficile. Parce qu’il faut avancer, quoi qu’il arrive.
Il y a un peu plus de deux mois, je mettais un terme à une relation amoureuse d’un an et demi. Une putain de relation. Une de celles qui démarrent difficilement (Mr n’étant pas célibataire à l’époque de notre rencontre) et qui se poursuit dans une explosion de passion. Quelque chose qui te saisit et t’embarque dans une aventure sentimentale d’une puissance incroyable. Parce que t’es foutrement heureuse de ressentir ce que tu n’avais jamais ressenti auparavant. De te sentir aussi vivante. Sauf que les sentiments exacerbés deviennent facilement destructeurs. Bref. Après un an et demi de relation, dont sept mois de vie commune, tout s’effondre. Je me souviens des deux dernières semaines avec autant de force que je me souviens des premiers moments. Sauf qu’à la joie extrême s’est substituée une douleur indescriptible. J’ai été insultée et humiliée par quelqu’un que j’avais aimé à l’excès jusqu’à ce qu’il change, petit à petit, et devienne cet inconnu colérique et, disons-le, méchant. Psychologiquement, j’ai eu extrêmement mal. J’étais en Italie, à ce moment-là, en séjour linguistique et, après avoir pris la décision de le quitter et de revenir en Belgique auprès de ma famille, je me suis retrouvée dans une situation plutôt délicate : j’avais perdu toute confiance en moi. Ma personnalité, ma force, ma joie, ma volonté : il ne me restait plus rien de tout cela. Durant cette phase de "dépression", j’ai cherché le soulagement un peu partout : dans le shopping en dépensant des sommes astronomiques (je mériterais d’être actionnaire chez Apple, rien que pour ça !), dans les crises de larmes, dans la nourriture, … Autant dire que rien de tout cela n’a eu le moindre impact positif sur mon moral. Jusqu’à ce que je me réveille, un matin, et prenne conscience d’une vérité très simple : quelles qu’aient été les insultes, quelle que soit l’image que cette rupture ait pu me donner de moi-même, je ne méritais pas cela. J’ai compris, subitement, que j’étais la seule à pouvoir définir qui j’étais vraiment. Soudainement, c’est une vague de colère qui m’a submergée, remplaçant la tristesse. J’étais en colère contre moi pour m’être laissée sombrer de cette manière et avoir autant douter de moi-même. Ce matin-là, je me suis juré de tout mettre en oeuvre afin de me prouver à moi, et au monde entier accessoirement, que je vaux mieux que tout cela. J’ai décidé de me battre. Une seconde vérité s’est rapidement imposée à moi : durant un an et demi, j’avais tout sacrifié pour mon couple, allant jusqu’à m’oublier moi-même. Jamais plus cela ne doit arriver, c’est la première résolution que j’ai prise. Je me suis ensuite concentrée sur les moyens de retrouver cette fameuse confiance en moi qui m’avait été enlevée. C’est un processus très long, je suis en plein dedans. Et il est couplé à un autre processus tout aussi long : tourner la page. Oui, deux mois après, je rêve encore de lui et il ne se passe pas un jour sans que j’y pense. Pas en termes de nostalgie, ni de tristesse. Mais j’y pense.
C’est ici que cet article pourra éventuellement être utile : peut-être donnera-t-il à quelqu’un quelques pistes pour entamer ce processus de reconquête de soi-même. Voici les points sur lesquels j’ai ressenti le besoin de me concentrer :
- Le sport : je n’ai jamais aimé le sport… jusqu’à ce que je ressente le besoin de vider mon esprit un peu trop torturé. Et j’ai aimé. Ça me permet de me dépasser, de me prouver que je suis capable d’aller toujours plus loin. La satisfaction, après une séance de running bien menée, est incroyable. Merci aux endorphines libérées par l’effort ! Après deux mois, je peux déjà dire que lorsque je fais ma flemmarde et enchaîne plusieurs jours sans sport, mon humeur s’en ressent fortement. Je suis fière de mes progrès, moi qui partais vraiment de zéro.
- Le mode de vie : j’ai décidé de porter mon attention sur mon alimentation, de tendre vers un mode de vie plus sain. C’est évidemment en lien avec le sport. J’ai fait en sorte de perdre quelques kilos (ça n’a pas été trop dur, avouons-le, la rupture m’a fait fondre comme neige au soleil..) et dorénavant, je m’attache à maintenir mon poids actuel, à cuisiner de bons produits et à éliminer les aliments aux compositions douteuses. J’ai découvert le plaisir de bien manger, de se faire plaisir sainement et de se sentir plus léger dans son corps. Maintenant, c’est pas pour autant que j’ai arrêté le chocolat, qu’on se le dise ! :D
- L’apparence physique : qui dit rupture, dans mon cas, dit pensées du genre "je ne vaux rien, je suis moche, je ne retrouverai personne". Stupidité extrême. Avec le sport et l’alimentation, je commence tout doucement à obtenir une silhouette qui me plaît et j’en avais vraiment besoin. Je n’ai jamais été en surpoids mais comme beaucoup d’entre nous, j’ai rarement été contente de ce que j’avais. Il y a toujours un complexe qui se balade à gauche ou à droite, n’est-ce pas ? Cette fois-ci, j’ai décidé d’arrêter de me plaindre devant le miroir et de prendre les choses en mains, de me reconstruire un corps (et une identité) qui me plaise. C’est un processus autant physique que psychologique. Je n’ai aucune envie d’être maigre ou hyper-musclée : je cherche mon propre équilibre. C’est long mais quand vous enfilez un vêtement, que vous vous regardez dans le miroir et que vous vous souriez, vous pouvez être sûre que vous êtes enfin sur le bon chemin !
- Les études : sans entrer dans les détails, j’ai également ressenti un grand besoin de changement à ce niveau là. Une nouvelle université et un nouveau master pour changer d’air !
- Un blog : j’ai toujours aimé cela. Il y a quelques années, j’enchaînais les blogs, destinés pour la plupart à un usage très personnel. Ils constituaient mes exutoires, des lieux d’expression. Cette fois, j’ai eu envie de passer à l’étape supérieure et ça constitue un véritable challenge pour moi. C’est l’occasion de construire un petit projet personnel, dont je puisse être fière et dans lequel je puisse investir du temps afin de produire (je l’espère) de la qualité.
Je ne suis pas là pour donner des leçons, bien évidemment, simplement pour partager une expérience. Et diffuser ce constat : ne laissez personne vous dire qui vous êtes. Ne laissez personne vous donner une piètre image de vous-même. Vous êtes les seuls à pouvoir vous définir, à pouvoir construire votre vie et la personne que vous voulez être. Ne laissez personne démolir votre confiance en vous-même et bougez-vous pour prouver que votre valeur est de loin supérieure à ce que ces personnes peuvent penser. Construisez des projets. Trouvez vos priorités. Réalisez ce que vous n’osiez pas réaliser. Creusez et trouvez la joie en vous, pas dans le regard des autres. Aimez-vous, en somme ! :)
Embrun.