Les chercheurs du Sanford-Burnham Medical Research (La Jolla) viennent de découvrir une clé pour "se faire du muscle". Ils décrivent dans la revue Nature Medicine comment les variations cycliques d’un inhibiteur d’une protéine, STAT3, favorisent le développement des cellules souches musculaires puis leur différenciation en fibres musculaires. Une étape importante vers le développement de nouveaux muscles, en particulier pour traiter des maladies musculaires.
C’est une nouvelle technique qui vient ainsi d’être mise au point pour réparer les tissus des muscles endommagés. Une technique qui passe par un réservoir durable de cellules souches musculaires qui va permettre, au bout de plusieurs cycles, de réparer le muscle. Cette nouvelle approche thérapeutique pourrait permettre de traiter des millions de patients atteints de maladies musculaires, dont les dystrophies, et l’atrophie musculaire associée au vieillissement et au cancer.
2 processus sont importants pour maintenir la santé du muscle squelettique, rappellent les auteurs.
1. Lorsque le muscle est endommagé par une blessure ou une maladie dégénérative comme la dystrophie musculaire, les cellules souches doivent se différencier en cellules musculaires matures pour réparer le muscle blessé.
2. Un « pool » de cellules satellites doit être reconstitué.
Une approche thérapeutique cyclique par inhibiteurs de STAT3 : L’étude montre, sur des lignées cellulaires musculaires humaines et chez la souris, que l’introduction d’un inhibiteur d’une protéine, STAT3, permet de
reconstituer le réservoir de cellules satellites et de promouvoir leur différenciation en fibres musculaires. STAT3 est une protéine qui active la transcription de gènes en réponse à l’IL-6, une protéine de signalisation libérée par les cellules, en réponse à une lésion ou une inflammation. On savait que STAT3 est impliquée dans le muscle squelettique, la réparation des tissus mais son rôle exact n’était pas connu. Sur un modèle de souris de dystrophie musculaire ; les chercheurs montrent que l’injection d’un inhibiteur de STAT3 tous les 7 jours pendant 28 jours, entraine une amélioration globale de la réparation des muscles squelettiques, et une augmentation de la taille des fibres musculaires.Les mêmes résultats sont obtenus sur des cellules musculaires humaines. Une approche thérapeutique cyclique par inhibiteurs de STAT3 pourrait ainsi restaurer la masse et la fonction musculaire chez les patients.
Des résultats très encourageants d’autant qu’il n’existe aucun remède pour arrêter ou inverser l’atrophie musculaire. Le Pr Alessandra Sacco, professeur dans le cadre du Programme de médecine régénérative de Sanford-Burnham envisage déjà d prochains essais cliniques des inhibiteurs de STAT3 dans d’autres indications telles que le cancer.
Sources: Nature Medicine 07 September 2014 doi:10.1038/nm.3656 STAT3 signaling controls satellite cell expansion and skeletal muscle repair(Visuel@ Pathology@ Sanford-Burnham Medical Research Institute “muscle normal (haut) et muscle avec dystrophie musculaire (bas))
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