L’exposition à l’alcool in utero a déjà été associée à de nombreux risques sévères pour l’enfant à naître dont le SAF ou Syndromed’AlcoolisationFœtale. Cette étude révèle un nouveau risque, celui de surpoids ou d’obésité dès l’adolescence. Les conclusions de l’étude, publiées dans la revue Alcoholism: Clinical & Experimental Research, constatent ce risque accru, en particulier chez les filles.
L’alcoolisation fœtale entraîne toute une série de handicaps graves chez l’enfant, dont des déficiences neurocognitives ou des troubles de croissance. Cette étude de l’Université du Minnesota rappelle ainsi, en préambule, qu’un déficit de croissance et un faible poids de naissance sont typiques des enfants touchés par la consommation d’alcool de leur mère durant la grossesse. « Parce que l’insuffisance pondérale fait partie des critères diagnostiques du SAF et parce que les conséquences neurologiques peuvent être extrêmement sévères, peu d’attention a été accordée jusque-là à l’impact de l’alcoolisation fœtale sur le poids corporel, plus tard dans la vie », explique le Dr Susan Smith, professeur de sciences de la nutrition à l’Université de Wisconsin-Madison et co-auteur de l’étude.
L’équipe a examiné 617 enfants (257 garçons et 360 filles) âgés de 2 à 19 ans, dont 446 évalués avec SAF dont 216 avec troubles neurologiques et rapproché leurs données d’IMC, d’âge et de sexe, et d’apports alimentaires pour un sous-groupe de 42 enfants. L’analyse constate que,
· le surpoids et l’obésité ne sont pas nécessairement associés à l’alcoolisation fœtale,
· cependant, les bébés fortement exposés présentent certaines caractéristiques, comme,
- un risque élevé d’obésité et de surpoids à l’adolescence,
- et en particulier chez les filles.
A ce stade, c’est donc une association entre un diagnostic de SAF même partiel, et l’obésité ou le surpoids qui peut être retenue. L’explication pourrait être biologique (métabolique / endocrinienne) ou comportementale alimentation ou pratique de l’exercice) ou une combinaison des deux. Les auteurs rappellent ainsi une étude de 2012 qui suggère une augmentation de l’adiposité et des anomalies pancréatiques chez l’animal exposé in utero à l’alcool. Les auteurs précisent néanmoins que le lien métabolique / endocrinien reste « précaire ». Il possible en effet que les trouble neurobiologiques liés au SAF influent tout simplement sur le comportement alimentaire. Ils conseillent ainsi aux parents, dans cette situation, de consulter en cas de TCA et de rester attentifs à ce nouveau risque possible.
Source: Alcoholism: Clinical & Experimental Research 26 AUG 2014 DOI: 10.1111/acer.12516 Overweight and Obesity among Children and Adolescents with Fetal Alcohol Spectrum Disorders
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