Le secteur de la pêche en Algérie est appelé à connaître une nouvelle dynamique à la faveur des nouvelles dispositions introduites par le projet de loi modifiant et complétant la loi 01/11 du 3 juillet 2001 de la pêche et de l’aquaculture.
C’est en tous cas le sentiment du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques qui s’exprimait à partir du navire scientifique Belkacem-Grine, lors d’une
sortie en mer, accompagné d’une délégation de journalistes et des cadres du secteur du port d’Alger jusqu’au large de Zemmouri. «Les textes ont été adoptés par le dernier Conseil des
ministres et devront être approuvés par les deux Chambres parlementaires. Ce sont des outils et des mécanismes qui renforcent ce que nous avons entrepris précédemment et permettent de baliser
la voie pour l’avenir», a-t-il souligné, assurant que cette nouvelle loi constitue une véritable assise pour le développement du secteur. Aquaculture, pêche artisanale, pêcheries, pêche du
corail… Tout est intégré dans la nouvelle loi qui devrait être bénéfique pour peu que tout le monde apporte sa contribution, à commencer par les professionnels qui doivent s’organiser. Sid
Ahmed Ferroukhi insiste sur la nécessité de préserver la ressource halieutique ainsi que les postes d’emploi. «L’urgence est de parvenir à assurer l’équilibre entre l’offre et la demande»,
a-t-il affirmé, révélant que la production annuelle tourne autour de 130.000 tonnes. «Les experts en la matière pensent que cette quantité est insuffisante par rapport à la forte demande qui
augmente d’année en année. Ce sera notre principal défi pour les cinq prochaines années et pour cela, nous pensons beaucoup à développer l’aquaculture parce que nous sommes convaincus que
l’offre de poisson de mer a une limite, ce qui n’est pas le cas pour l’aquaculture», a indiqué le ministre qui évoque pour le plan quinquennal 2015-2019 la généralisation de cette activité
sur tout le littoral de sorte à renforcer l’offre et à assurer l’équilibre. Ainsi, des mesures incitatives et des actions d’accompagnement verront le jour et des cycles de formation
seront organisés.
La Corée du Sud sollicitée pour l’ensemencement de poissons
Cependant, l’une des grandes nouveautés est ailleurs. Ainsi, et en vue de développer davantage la ressource halieutique, l’option de l’ensemencement de poissons
est sérieusement envisagée. «Nous allons solliciter nos amis Sud-Coréens pour nous prêter assistance car ils sont développés dans cette filière», a révélé Sid Ahmed Ferroukhi. La nouvelle loi
de la pêche prévoit donc de nouveaux mécanismes à mêmes de permettre au secteur de prendre définitivement le …large et connaître un développement durable. Parmi ces outils, on citera le plan
national d'aménagement et de gestion des pêcheries, l'adoption du principe de l'action participative des professionnels de la pêche, la mise en place d'un système de contrôle à distance des
bateaux de pêche, l'aménagement des zones d'activités de l'aquaculture et la réhabilitation de la pêche artisanale. Cette dernière constitue l’une des priorités du ministère puisqu'elle
concerne 50% de la flotte et du coup, une attention particulière sera accordée à ces pêcheurs passionnés, aux moyens limités. Des sessions de formation continue leur sont programmées et un
renforcement des structures qui leur sont dédiées est à l’ordre du jour. Aussi, et sachant qu’elle est souvent exercée dans l’informel, le département de M. Ferroukhi a décidé de réaliser des
projets adaptés et intégrés à travers la réalisation des infrastructures de débarquement.
Du nouveau pour la pêche du corail
Concernant le corail dont la pêche a été suspendue durant 14 ans et qui vient d’être relancée, Sid Ahmed Ferroukhi annonce la formation de plongeurs pour
professionnaliser davantage cette activité et se félicite de la finalisation du cadre juridique devant permettre la pratique de cette pêche loin de l’anarchie et de l’informel et mettre fin
au braconnage. «La priorité sera accordée aux professionnels et l’organisation de cette activité répondra à des critère biens définis. On peut désormais se permettre de lancer des périodes de
pêches et autres périodes d’interdiction. Cela mettra fin à la pêche anarchique, préservera la ressource et garantira sa valorisation optimale. Les nouvelles dispositions de loi permettront
de réduire les pratiques de pêche et de commercialisation illicites à travers la reprise raisonnée des activités de pêche de corail mais aussi par le rehaussement du degré des infractions et
un durcissement des sanctions», a-t-il
averti.
Parmi les propositions émises dans cette nouvelle loi, on notera l'aménagement de plans d'exploitation alternée de cette ressource et la valorisation
locale du produit. En outre, il est prévu que la relance de la pêche de cette ressource rare se fera en alternance pour permettre sa régénération afin d’assurer la durabilité de son
exploitation. Quant au volet répressif, des sanctions sont introduites en fonction de la gravité des infractions liées à la pêche et à la commercialisation du corail et surtout le
renforcement du dispositif de surveillance et de suivi à distance des activités des navires corailleurs.
SAM
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