Samedi 6 septembre, le Max Linder Panorama, petit cinéma parisien, eût la bonne idée de proposer une nuit hommage dédiée à Robin Williams. L’occasion pour les fans de l’acteur, décédé il y a peu, de se réunir et de (re)découvrir sur grand écran « Hook ou la revanche du capitaine crochet », « Le cercle des poètes disparus » et « Jumanji ».
Il faut avouer que l’unique salle du Max Linder Panorama est sublime et permet au spectateur, où qu’il soit placé, d’apprécier pleinement le fabuleux spectacle qu’elle nous offre. Après quelques mots de l’organisateur, la soirée commença à 23h30 avec le « Hook ou la revanche du capitaine crochet » de Steven Spielberg. Après visionnage sur grand écran, il est indéniable que ce dernier permet de redécouvrir le long-métrage sous un autre angle, lui donnant un aspect beaucoup plus spectaculaire et émotionnel qu’il ne peut y paraître. L’un des derniers dialogues se trouve être « Seize the day », et justement, c’est bien « Le cercle des poètes disparus » qui sera projeté juste après. Cependant, les deux longs-métrages sont espacés d’une pause de quarante-cinq minutes, durant la laquelle l’on peut découvrir plusieurs extraits de la filmographie, très variée, de Robin Williams.
« Hook ou la revanche du capitaine crochet » de Steven SpielbergL’instant majeur de la nuit s’apprête à commencer : la projection de « Le cercle des poètes disparus » de Peter Weir. Les premiers plans installent paisiblement une atmosphère sereine dans laquelle le talent de Robin Williams pourra être le catalyseur de l’ensemble. Durant deux heures et huit minutes, les six-cent personnes présentes dans la salle se sont laissées bercer par les paroles utopiques du professeur Keating et par la véracité de ces jeunes acteurs. La dernière séquence prend une autre dimension sur grand écran, arrivant à couper le souffle du spectateur connaissant pourtant par cœur cette dernière. L’avant-dernier plan du long-métrage où l’on voit Robin Williams regarder ces jeunes élèves, debout sur leurs tables, et les remercier dans un dernier instant partagé, aura eu raison de la salle, émotionnellement parlant.
« Le cercle des poètes disparus » de Peter WeirC’est après une dernière pause et une énième tasse de café pour pouvoir tenir le coup, que « Jumanji » de Joe Johnston fût projeté. Soyons honnête, c’était le film « faible » de cette programmation. Objet cinématographique tout juste divertissant et ayant pris un sacré coup de vieux, il n’en était pas moins le meilleur choix pour conclure cette nuit hommage à Robin Williams : un visionnage « sans prise de tête », et où la micro-sieste est tolérable. On ne reviendra pas sur les effets spéciaux, désormais datés, ce qui est encore plus voyant sur grand écran … Le tout possède un charme indéniable, en partie grâce à l’interprétation de Robin Williams. Reste la désagréable impression de voir une production voulant se hisser à la hauteur de celles de Spielberg, ayant le potentiel d’y parvenir mais ne laissant le souvenir que d’une production bis.
« Jumanji » de Joe JohnstonAu final, on a retrouvé Robin Williams, le temps d’une soirée, qui durant trois longs-métrage tenta de retrouver sa part d’enfance, essaya de faire de jeunes étudiants des hommes capables de penser par eux-mêmes et chercha à finir un jeu afin de pouvoir se forger en tant que futur père. Enfin de compte, Robin Williams, malgré sa volumineuse filmographie, restera dans les mémoires cinéphiles comme l’acteur représentant l’espace non-délimité entre l’enfance et le monde des adultes.
Bangerang, my captain.
Nuit hommage Robin Williams au Max Linder Panorama à Paris, dans la nuit du 6 septembre au 7 septembre 2014.