Le gouvernement Valls 2 s'apprête à présenter un projet de loi sur la croissance qui devrait porter sur les 35 heures, la démocratie sociale et l'extension du travail dominical... Il n'est attendu aucun nouveau droit pour les salariés conformément aux préceptes de l'idéologie néolibérale.
Les ministres Rebsamen ou Le Guen précisent que la future loi ne banalisera pas le travail dominical, mais il n'en demeure pas moins que de nouvelles exceptions réduiront à une peau de chagrin le principe du repos dominical des salarié-é-s.
A priori, le "législateur-exécutif" entend créer de nouvelles zones touristique, ou élargir celles déjà existantes, pour inclure notamment le boulevard Haussmann : les patrons du Printemps et des Galeries Lafayette doivent se frotter les mains...
Même si les informations distillées au compte goutte par le pouvoir exécutif ne permettent guère d'en savoir plus, l'extension des dérogations au repos dominical avec le doublement annuel des autorisations dominicales (de 5 à une dizaine), recommandée par le rapport Bailly, pourrait également figurer dans le projet de loi, à l'instar de l'autorisation d'ouvrir les magasins de bricolage...
A ce stade du "débat", les principaux concernés, les salarié-e-s n'en savent pas plus, ni d'ailleurs les parlementaires. Conformément à la pratique des institutions de la Cinquième République, la future loi est préparée par l'exécutif dans le plus grand secret, et le Parlement est dans l'attente, réduit à une simple chambre d'enregistrement. Si l'actuelle majorité "socialiste" traîne trop les pieds à la voter, et si les partenaires sociaux ne s'entendent pas, au cas où ils seraient consultés, le pouvoir exécutif a averti qu'il agirait par voie d'ordonnance : le débat démocratique dépend du bon plaisir du prince...
Le gouvernement Valls 2 marque une accélération dans la fuite en avant néolibérale. A n'en pas douter, la régression sociale va s'accélérer pour satisfaire les agences de notation, les marchés financiers, le grand patronat et l'oligarchie sous le prétexte fallacieux de relancer la croissance... et les créations d'emplois.
Alors ami-e socialiste, es-tu prêt à soutenir encore la politique de François Hollande ?