L’Emprise du Mal // De Miguel Angel Toledo. Avec Gustavo Salmeron et Irene Visedo.
Présenté lors du dernier festival de Gérardmer, L’Emprise du Mal est un film d’épouvante espagnol. Etant plutôt client du cinéma d’épouvante (et d’horreur) espagnol, je me suis donc lancé dans ce film avec l’envie d’y voir quelque chose de percutant et de surprenant. Le résultat est bien évidemment très différent alors que la surprise laisse rapidement place à l’ennui. Miguel Angel Toledo met ici en scène son tout premier long métrage et malgré son envie de faire un film psychologique, centré sur un personnage qui va petit à petit plonger dans une paranoïa intense, cela en fonctionne pas. La faute vient du scénario qui manque cruellement de surprise. On est maintenu dans une ambiance cruellement déjà vu de chalet de haute montagne où tout va basculer. Je préfère largement de vrais thrillers sanglants comme le français Possessions qui était plutôt bon dans son genre (avec Jérémie Renier et Julie Depardieu). Le film devient rapidement illisible alors qu’il tente de jouer sur des tas de choses différentes. Mais il se perd rapidement dans un labyrinthe sans fin dont le spectateur a surtout envie de sortir rapidement.
Dans une tentative désespérée pour sauver son mariage, Raúl emmène sa femme Ana et son fils Nico fêter Noël dans un chalet isolé au cœur des montagnes.
Mais rapidement Samuel, un habitant du village voisin, s'immisce dans leur vie et se rapproche de plus en plus d'Ana et Nico.
Un trouble s'empare de Raúl et des phénomènes étranges se succèdent, transformant ce havre de paix en véritable cauchemar...
J’ai beau apprécier généralement le cinéma espagnol, je dois avouer que ici c’est vraiment une façon de nous dire qu’ils peuvent aussi faire des films d’épouvantes assez médiocres, voire mauvais. Le décor et le cadre du film n’étaient pourtant pas bêtes. Je suis plutôt client de ce genre de films avec des histoires un peu farfelues qui tentent de nous plonger petit à petit dans la folie d’un homme ou d’une femme. Mais L’Emprise du Mal ne fonctionne malheureusement pas vraiment. Le spectateur n’est plus dupe au bout d’un bon quart d’heure alors que le tout commence déjà à s’emmêler les pinceaux dans des tas de trucs complètement capillotractés. Les histoires de possession c’est pourtant un registre que j’ai tendance à apprécier (dernièrement j’ai pu adorer Mister Babadook par exemple) mais malheureusement il n’y a rien de bien original dans ce film qui se veut horrifique et qui finalement ne l’est pas tant que ça. On pourrait donc plutôt parler d’un thriller psychologique qui cherche à nous parler de la paranoïa de son héros, des problèmes qu’il va rencontrer au fil du film, etc. Si seulement le scénario était bon. Sauf que ce n’est pas du tout ça. J’ai beau ne pas forcément chercher un film subtile (ce serait bête de dire que seul les films subtiles sont bons car j’ai déjà adoré des films un peu lourds sur les bords).
Mais là, Miguel Angel Toledo s’éparpille tellement que son film finit par ne ressembler à plus rien. L’Emprise du Mal pouvait être un petit film sympathique mais c’est finalement quelque chose d’un peu balourd sur les bords qui cherche constamment le regard du spectateur sans jamais réussir à capter son attention. On peut tout de même signaler le fait que la photographie est particulièrement soignée. C’est peut-être même ce qui m’a donné envie d’aller au bout de ce qui n’avait finalement rien à nous offrir. Sans compter que l’histoire est clairement ridicule. On finit par ne plus rien comprendre du tout. Peut-être que Miguel Angel Toledo voulait trop en faire avec son L’Emprise du Mal. Du coup, je pense que vous pourrez largement passer votre chemin. Il y a de bien meilleures oeuvres à découvrir en termes de vraie épouvante et de thrillers psychologiques qui cherchent vraiment à nous faire travailler l’esprit. Ici une fois que l’on a terminé L’Emprise du Mal on a plutôt l’impression d’avoir subit une lobotomie. Ici aucune surprise. L’Espagne doit se réveiller alors que ce pays nous a déjà prouvé être terriblement créatif en termes de thrillers psychologiques.
Note : 3/10. En bref, un film fourbe qui trompe sur la marchandise et qui en plus de ça devient rapidement illisible.
Date de sortie : 7 mai 2014 - Directement en DVD