De qui parle-t-on ? :
Groupe Anglais, actif depuis 1975, mené par Steve Harris, accompagné, à l’époque, de Clive Burr (malheureusement aujourd’hui décédé), Adrian Smith, Dave Murray et Paul Di’Anno au chant sur Killers, puis Bruce Dickinson sur The number of the beast.
De quoi parle-t-on ? :
L’un des premiers groupes de Heavy-metal, descendant survitaminé du Hard-rock. Le groupe adopte le format du quintette à deux guitaristes, très en vogue au début des années 80.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Rock sauvage joué à toute allure, il suffit pour s’en convaincre d’écouter Murders in the rue morgue, Killers, Invaders ou The number of the beast.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Il y a évidemment une adaptation à la violence de cette musique, mais on se surprend tout de même à fredonner moult de ces chansons… en pratiquant, bien sur, le Air guitar.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Même si le groupe à pléthore de fans, il n’a jamais conquis, hormis peut-être sur Run to the hills, les non spécialistes du genre.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La vitesse, le bruit, la sauvagerie, une production à l’ancienne (par le producteur des plus grands albums de Deep purple, Martin Birch) rendent difficile l’écoute en format compressé de ces enregistrements.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il a tourné en boucle sur ma platine
Quand on est un tant soit peu mélomane et que l’on arrive à un certain âge, il est difficile de ne pas se retourner et de réécouter les choses qui nous ont fait vibrer.
Au début des années 80, le Hard-rock connu une vague de jouvence. Le Punk-rock avait tout emporté sur son passage et laissa derrière lui une approche plus radicale et plus brutale dans la composition de chansons. Au Royaume-Uni, de jeunes groupes se formèrent par légions et lancèrent le mouvement de la New Wave Of British Heavy-Metal (NWOBHM pour les intimes). Dans ce courant furent intégrés quelques groupes déjà existants, les mythiques Motörhead ou Judas Priest, et des petits nouveaux comme Saxon, Def leppard, Tygers of Pan tang, Diamond head et bien sur, Iron Maiden.
Après un premier album éponyme très en vu – renfermant déjà quelques pépites comme Running free ou Phantom of the opera – sort au début de l’année 1981, l’album Killers. Eddie the Head, la mascotte du groupe imaginée par Derek Riggs, au centre de la pochette est transformé pour l’occasion en serial killer. Dès l’entame de The ides of march, on tombe sous le charme du son unique du jeu de guitare de Steve Harris, la tête pensante du groupe. Le morceau suivant, Wrathchild, avec son riff d’entrée indémodable et les hurlements de Paul Di’Anno est peut-être le meilleur titre qu’Iron Maiden ait jamais enregistré. Murders in the rue morgue, autre standard du groupe, hommage à Edgar Allan Poe, marque encore les esprits par sa brutalité. Les chansons s’enchainent alternant le très bon et le cultissime, Killers ou Purgatory. Avec cet opus, Iron Maiden entre à pas de géant dans la légende pour ne plus jamais en sortir.
En septembre 1981, Steve Harris ne supporte plus les frasques à répétition de son chanteur Paul Di’Anno et décide de le virer. Cet épisode, en pleine gloire grandissante, crée un certain flou parmi les fans d’origine et fait craindre le split du groupe. Bruce Dickinson, ex-chanteur de Samson, est engagé et fait retomber la tension inhérente à l’affaire Paul Di’Anno.
En mars 1982, un an exactement après le lancement de Killers, sort le troisième opus, The number of the beast. La petite appréhension liée à la découverte de Bruce Dickinson disparaît très vite et laisse place à la certitude que l’on découvre l’un des albums qui marquera à jamais l’histoire du rock. Iron Maiden joue avec les ambiances, démarre souvent ses chansons par un texte assez calme pour mieux dynamiter la suite - The prisoner, 22 Acacia avenue, The number of the beast et Hallowed be thy name - et se permet même un tube, Run to the hills. Le groupe a clairement franchi un cap et s’affirme maintenant comme l’un des plus grands combos de Heavy-metal du moment. Seul petit bémol à mon gout, même si Bruce Dickinson est plutôt bon sur The number of the beast, je pense toujours que la voix de Paul Di’Anno était plus adaptée au style Iron Maiden. Mais hormis ce petit grain de sable, on ne peut nier que cet opus est l’incontestable chef-d’œuvre du groupe, ralliant à sa cause des millions d’adorateurs.
L’arrivée de nouvelles tendances plus violentes, comme Venom et son Black metal ou Metallica avec le Speed metal, renforceront la concurrence et marqueront, peu de temps après son avènement, le déclin de la NWOBHM. Pour autant et même s’il ne connaitra plus de période aussi faste que ces années 81 et 82, Iron Maiden continuera sa carrière, fera grandir de manière exponentielle son capital fans à travers le monde et deviendra rapidement l’un des meilleurs groupes de Heavy-metal de tous les temps. Les Anglais sont aujourd’hui, un des rares dinosaures de cette époque encore capable de remplir des stades à chacun de leurs concerts.