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Du 19 septembre au 4 octobre
Vendredi 19 septembre Cours Dillon
20:14 Soirée d’inauguration du 12ième Festival ManifestO
Programme complet
Le choix du photographe invité, qui va imprimer sa marque, à la fois sur le festival mais aussi attirer vers notre appel à auteurs une partie des participants de l’année, est sans doute l’exercice que l’on attend le plus au sein de notre collectif, mais aussi celui qui
va déterminer la couleur, la tonalité générale de l’ensemble des expositions. C’est en tout cas ce qu’il ressort généralement des délibérations du jury qui préside aux sélections des lauréats de l’année, même si cela n’est pas immédiatement perceptible par le public.ManifestO a toujours souhaité avoir un ancrage fort dans la photographie, dégagée de ses chapelles (photojournalisme, plasticienne…) pour néanmoins en montrer les aspects les plus contemporains. C’est le reproche que l’on nous fait, c’est la liberté que nous revendiquons.
Cette année notre choix s’est porté sur la vision si précise, sensible et singulière de Michel Vanden Eeckhout dont le travail avait été exposé l’année précédente à Arles. L’œuvre constituée au fil du temps, à travers les animaux, les paysages, les gens, nous parle de nous, renvoie à notre condition, à nos contradictions, sans pour autant ignorer une certaine esthétique, en tout cas sans que celle-ci ne vienne prendre le dessus sur le propos.
Michel Vanden Eeckhout a toujours figuré dans mon panthéon, si éclectique soit-il, et il devait un jour exposer dans le cadre de ManifestO ; après Joan Fontcuberta, Lesly Krims, Jane Evelyn Atwood et bien d’autres, tous différents dans la démarche et le propos. Autant d’idées du monde que nous croyons singulier mais qui est bien pluriel.
Pour la même raison, nous avions cette année l’opportunité d’accueillir le travail d’un étudiant de l’ETPA dans un container et ainsi prolonger l’exposition qui se tient traditionnellement à la galerie Photon et qui met à l’honneur Pablo Baquebano, le grand prix de l’ETPA. Je dois avouer que j’ai été capté par le travail d’Ida Jakobs. D’abord par l’histoire sous-jacente, une histoire de famille ; ensuite par l’aspect psychologique de l’élaboration des photographies, s’agissant justement de photos de famille ; de cette pudeur… impudique, et des choix esthétiques, en partie guidés par les conditions de prises de vue. Ce travail me semble avoir une
grande maturité, porté par une culture visuelle certaine, qui m’a renvoyé à d’autres œuvres, sans pour autant être dans le registre de la citation. Un travail qui, je n’en doute pas, ne laissera pas indifférent.Et comme chaque année, l’immense plaisir de vous faire découvrir les lauréats sélectionnés par le jury de l’année, programmation toujours surprenante, variée, abordant tous les styles et préoccupations du moment dans la rigueur et la maitrise du médium, pour mieux nous faire sentir le monde aujourd’hui.
Jacques Sierpinski , directeur artistique du festival