Into the dalek
Saison 8, Episode 2
Diffusion vo: BBC – 30 août 2014
Le docteur se retrouve pris au coeur d’une guerre entre des humains et des daleks et va devoir soigner un dalek… gentil…
Je reste dubitatif devant cet épisode. Il y avait du mieux, c’est certain mais il gâche aussi tellement d’opportunités…
On va commencer par cela. Déjà, je trouve dommage que l’épisode passe à coté du parallèle entre les daleks conditionnés et les militaires humains. L’épisode ne se concentre que sur la similitude Dalek/docteur et exclut de l’équation les humains alors qu’un militaire humain est aussi un être conditionné pour abattre l’ennemi sans faire de sentiments, sans réfléchir, sans avoir le temps de se dire que celui en face de lui est comme lui. Il aurait été à mon sens plus pertinent de lier les trois espèces et montrer qu’elles sont identiques.
Un autre gachis repose dans la structure même de l’épisode qui rend l’ensemble ultra trop prévisible. Dès le départ, on sait que le dalek est gentil parce qu’il a un problème et qu’en résolvant ce problème, il redeviendrait « normal » et donc méchant. C’est un peu comme si on s’étonnait qu’une voiture roule après avoir réparé la fuite dans son moteur quoi. Apparté humour : enfin, sauf si c’est une voiture made in France ! Apparté off. Mais y avait-il vraiment moyen de faire plus subtil pour arriver à cette conclusion ? J’en doute malheureusement.
Mais bon, il fallait passer par là pour arriver au point intéressant, celui établissant que les daleks ont le potentiel pour faire le bien qui est enfoui en eux. Cela confère aux daleks une dimension plus profonde et c’est un point qui mériterait d’être développé à l’avenir. Sauf que bon, ce n’est pas vraiment possible avec une à deux apparitions maximum par saison. Du coup, je crains que cela ne soit qu’un coup pour rien.
L’autre bon point de l’épisode est que le docteur poursuit sur sa voie « sombre » comme disent certains. Comme je l’ai expliqué dans la review de l’épisode 1, je ne le vois pas nécessairement plus sombre que ces prédécesseurs. Pour moi, il est avant tout quelqu’un de plus direct, moins subtil dans son approche. Il ne s’embête pas de convenances sociales, dit ce qu’il a à dire et voilà. Et c’est intéressant. Tout ce que j’espère maintenant, c’est qu’on ne se tape pas à chaque épisode la scène qui fait dire « oulalala, qu’il est dark le docteur » sinon, ça va vite devenir chiant, tout comme les scènes Missy. Je le pressentais, cet épisode semble le confirmer et ça va très vite me gonfler si on continue 10 épisodes comme ça jusqu’au season finale avec la scène de Missy qui accueille le sacrifié de l’épisode. Et elle surjoue toujours beaucoup trop.
Sinon, Clara aussi progresse beaucoup et j’aime son coté franc et direct. Elle amène le répondant nécessaire à ce docteur qui ne s’encombre pas de finesse dans ces paroles. C’est agréable mais il va falloir faire attention de ne pas en faire une Donna 2.0 non plus. Je suis bien moins persuadé par sa romance à venir avec Danny et son passé militaire qui tombe très mal tant le parallèle avec l’intrigue Dalek s’avère très bancal (surtout parce que toute l’intrigue autour du Dalek évite soigneusement de faire le parallèle avec la situation des soldats humains comme évoqué plus haut). De plus, j’ai peur de me taper un délire à la Moffat autour des noms, lui se nommant Pink, la soldat sacrifiée s’appelant Blue. Ou alors, c’était une façon d’établir le coté interchangeable, le coté pion des soldats, qu’on ne différencie pas les uns des autres, tels les Daleks tous identiques. Mais là encore, si c’est le cas, c’est débile d’affubler un personnage potentiellement récurrent de ce nom qui ne servirait qu’un épisode et cela rend encore plus bancal le parallèle à cause du manque de passerelles.
Bref, 6/10
Cet épisode se laisse suivre mais donne l’impression qu’on est devant le premier jet du scénario de l’épisode et non le définitif, tant pleins de points auraient mérité une écriture plus fine et moins grossière.