Contrecoups de Nathan Filer

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

:star: Contrecoups de Nathan Filer

 Nombre de Pages : 350
Editeur : MICHEL LAFON
Date de Sortie : 28 août 2014
Langue : Français
ISBN-10: 2749923344
ISBN-13: 978-2749923345
Prix Editeur : 19,95€
Disponible sur Liseuse : OUI

Son résumé :

" Je vais vous raconter ce qui s’est passé, parce que ce sera un bon moyen de vous présenter mon frère. Il s’appelle Simon. Je pense que vous allez l’aimer. Vraiment. Mais dans quelques pages il sera mort. Et il n’a plus jamais été le même après ça. " Matthew a 19 ans, et c’est un jeune homme hanté. Hanté par la mort de son grand frère, lors de vacances à la mer, dix ans auparavant. Hanté par la culpabilité. Hanté par la voix de Simon qu’il entend partout, tout le temps : dans le bruissement des feuilles des arbres, dans le crépitement des bougies d’anniversaire, dans le murmure de la marée… Dernier lien qui l’unit au frère disparu pour Matthew ; " hallucinations de commande ", disent les médecins. Matthew a 19 ans et il souffre de schizophrénie, une maladie qui " ressemble à un serpent ". Pour comprendre son passé et s’en libérer enfin, Matthew écrit, dessine, jette ses pensées sur le papier, tente de remonter le fil du temps. Il raconte l’enfance étouffée par la perte, la douleur silencieuse de ses parents ; l’adolescence ingrate brouillée par les nuages de marijuana ; la lente descente dans la folie, l’internement… Mais aussi, avec un humour mordant, le quotidien parfois absurde et toujours répétitif de l’hôpital psychiatrique – " Je vis une vie faite de copiés-collés ", les soignants débordés mais qui font de leur mieux, l’ennui abyssal : " il n’y a littéralement rien à faire "… Et le combat sans cesse renouvelé pour apprivoiser la maladie, et trouver enfin sa place dans le monde. Bouleversant, tourmenté, souvent drôle, Contrecoup est avant tout baigné d’une profonde humanité. C’est un roman déchirant, tendre et courageux, porté par une voix absolument unique.

Mon Avis :

Contrecoups raconte la vie de Matthew, son passé, depuis le jour de la mort de son grand frère, le déclencheur de ce qui le hantera par la suite. Nous découvrons l’histoire raconté par Matthew de son enfance à la fin de son adolescence. C’est à travers un récit atypique, aussi naïf que bouleversant que le lecteur va découvrir ce jeune homme atteint d’une maladie dont on ne se débarrasse jamais vraiment : la schizophrénie.

L’histoire d’une expiation sur un passé douloureux

C’est à travers des mots, des phrases parfois aussi ambiguës qu’innocentes, que le lecteur va faire la connaissance de Matthew, de sa famille et de son grand-frère atteint de trisomie. On découvre le narrateur de cette histoire, d’abord enfant, avec ses rêves, ses espoirs, sa façon aussi de percevoir sa famille, et puis nous avançons dans le temps, lorsqu’il grandit et que les choses commencent à changer pour lui. Bien vite, le lecteur se rend compte que Matt n’est pas un enfant comme les autres, plus intelligent, plus sensible, ne comprenant pas toujours les attitudes étranges de sa mère, jusqu’au point de non retour.

Un récit aussi naïf que cynique, tout à fait bouleversant

Le style de Nathan Filer est simple et percutant. On entre de plein pied dans cette histoire tragique. La façon dont est amené le récit peut paraître simpliste. Ici, pas de mots alambiqués ou de scénarios sanglants et dramatiques, nous sommes loin de tout cela. La manière dont Matthew s’exprime à travers son récit, ses mots,  car il s’agit avant tout de son histoire, son expiation en quelque sorte ou tout  nous ramène à ce fil conducteur qu’est la mort de son grand-frère bien aimé, qu’il n’a jamais acceptée et dont il se sent terriblement coupable. Le déclencheur de ses problèmes mentaux et la motivation qui le poussent à s’accuser de ce qui s’est passé dix ans plus tôt.  Parfois, de façon détachée, parfois, de manière plus personnelle, nous faisons donc la connaissance d’un jeune homme brisé par la mort de son frère et par la maladie qui le ronge petit à petit. Tantôt naïf, tantôt cynique, il est impossible de ne pas ressentir des émotions fortes en lisant Contrecoups.

Un roman doux/amer sur la tranche de vie d’un jeune homme qui, malgré sa culpabilité et sa maladie, essaie d’entrapercevoir un brin d’espoir dans sa vie en faisant expiation d’un passé lourd et pesant pour tenter d’avancer et de tourner la page sur ces événements douloureux qui le rongent aussi bien que la maladie.

J’ai trouvé l’idée excellente et j’ai lu ce livre d’une traite. On a envie de savoir comment Matthew va évoluer et s’en sortir. Impossible de ne rien ressentir au fil des mots délivrés avec tant de naïveté et de nécessité.  On ressent une certaine urgence à travers l’histoire de Matthew, une sorte de thérapie pour évacuer ce qui le ronge. Voilà une tranche de vie atypique qui sans être exceptionnelle ou percutante, nous permettra, le temps de quelques pages,  de mieux comprendre le cheminement de ce jeune homme atteint de schizophrénie. On pourra être surpris par la façon ambiguë et parfois trop simple que l’auteur a eu de tourner son histoire mais personnellement, cela m’a bien  plu.

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