Nombreux sont les internautes à s'interroger sur la confidentialité de leurs actions sur Internet, que ce soit l'envoi de courriels, la visite des sites web ou l'utilisation de données personnelles communiquées de manière volontaire mais toujours conscients qu'en cliquant sur « vous avez pris connaissance des règles particulières d'utilisation », l'internaute autorisait plus ou l'utilisation de ces données qu'il estime à juste titre personnelles et bien souvent confidentielles. Parmi ces exemples, on peut donner l'une des options offertes par Firefox, que j'utilise et que vous utilisez peut-être, de protection contre le phishing, il vous est bien précisé ceci : « Si vous décidez d'utiliser Google pour vérifier les sites que vous visitez, Google recevra les URL des pages consultées pour évaluation. (...) » sans oublier de vous demander de vérifier les règles de confidentialité propre à Google.
Mais ce sont surtout les réseaux sociaux qui ont aujourd'hui particulièrement visés, notamment par la CNIL, puisqu'ils développent allègrement des modules, des options dont l'objet dynamique est favoriser ce que l'on appelle pompeusement le web 2.0 ou « organiser la portabilité des données personnelles », « la création d'applications compatibles » tel ce que Facebook propose au travers de Facebook Connect, ce service permettra aux utilisateurs de "connecter" leur identité Facebook sur d'autres sites tiers. Ceux-ci pourront ainsi offrir plus de fonctionnalités grâce aux données de la plateforme Facebook.
Cet enjeu majeur, et qui le sera de plus en plus [à tel point que l'on peut se demander si ce n'est pas se battre contre des moulins à vents que de tenter d'écrire un petit bine modeste ici même], a été l'occasion pour la CNIL de participer le 28 janvier dernier à la première journée dédiée à la protection des données personnelles et de la vie privée, opportunité pour appeler l'attention de chaque citoyen, et plus particulièrement des jeunes générations, sur les enjeux liés à l'usage de l'informatique. Car trop souvent nous oublions que nous citoyens disposons de droits dans ce domaine qu'il faut faire valoir comme d'autres [à ce titre, adressons une petite pensée pour Namizata Fofana, 26 ans, mère de deux enfants de 3 et 8 ans, qui est la première à avoir obtenu de la justice administrative une décision au nom du nouveau droit au logement opposable (Dalo) institué par la loi du 5 mars 2007, loi dont on pouvait craindre qu'elle ne reste lettre morte, mais nous y reviendrons].
C'est dans ce contexte que le Blog Citoyen attire l'attention de ces lecteurs sur une nouvelle démonstration de dynamisme dont fait preuve Google avec son module Google Health destiné à permettre aux patients de regrouper leurs prescriptions et archives médicales en provenance de différentes sources, et d'organiser ces données en un seul endroit sur le Web, service lui-même en concurrence le service HealthVault de Microsoft lancé en fin d'année 2007. Ce type de service soulève de nombreux problèmes en terme de confidentialité de données jugées sensibles, ainsi que tous les risques liés à la perte du contrôle d'information (risque de piratage des serveurs Google, mauvais contrôle des accès, etc.). Or ce risque, à l'heure du développement du piratage, voire de sa démocratisation [les données confidentielles de 6 millions de Chiliens ... divulguaient par un seul hacker], de sa politisation [le prophétisme hacker et son contenu politique, çà date un peu mais franchement ...]
Pendant ce temps, les États-Unis ont refusé à la société chinoise Huawei Technologies de se porter acquéreur de la société 3com une icône du high-tech américain, fondée par le père du protocole de communication Ethernet et surtout champion mondial dans les technologies de prévention des intrusions pour protéger les réseaux informatiques de l'infiltration de pirates. [Source] Pour votre information, le fondateur de cette société chinoise est un ancien militaire !?
Quand on pense aux difficultés inextricables auxquelles les pouvoirs publics français sont confrontés pour faire démarrer le Dossier Médical Personnalisé, on croit rêver.
Et vous seriez-vous prêts à utiliser les services de Google Health ?