Place aujourd’hui à The Salvation, un western de Kristian Levring avec Mads Mikkelsen (John), Eva Green (Madeleine) et Jeffrey Dean Morgan (Delarue) dans les rôles principaux. Comme nous l’apprend l’introduction textuelle, l’histoire se déroule en 1870, en Amérique. John entreprend un court périple, en compagnie de sa famille, qui va soudainement virer au drame lorsque sa femme et son fils sont assassinés par un malfrat local. Pour se venger, John tue le meurtrier. Ce qui va provoquer la fureur du chef de gang, et accessoirement frère de la victime, Delarue. Trahi par sa communauté, lâche et corrompue, le paisible pionnier doit alors traquer seul les hors-la-loi.
Dans l’ensemble, je dois dire que j’ai plutôt passé un agréable moment devant ce western ultra classique et traditionnel. Malgré une absence regrettable de rebondissements, l’histoire est en effet relativement efficace et nous embarque sans trop de difficulté. On suit donc avec un certain intérêt le parcours de cet homme obligé de se faire justice lui-même après avoir perdu toutes les personnes qui lui étaient chères. Cependant les ficelles visant à amener les oppositions (coups de feu, bagarre…) entre les différents protagonistes sont tout de même extrêmement grosses, et nombreuses. Ce qui plombe quelque peu la crédibilité globale du récit, ainsi que son impact. Certes, la violence injustifiée fait partie intégrante du genre mais un scénario un peu plus subtil aurait été appréciable pour justifier certains échanges musclés. Il n’empêche que le film se laisse quand même regarder sans déplaisir, grâce notamment à une mise scène d’excellent niveau et à quelques séquences inspirées d’un point de vue visuel.
Concernant le casting, le résultat est globalement satisfaisant même si à l’exception de Mads Mikkelsen, et dans une moindre mesure d’Eva Green, aucun acteur ne parvient véritablement à tirer son épingle du jeu. Ils ne sont pas foncièrement mauvais mais ils n’arrivent toutefois jamais vraiment à exister. Il faut dire que dès lors qu’on s’éloigne légèrement du personnage principal, l’intérêt diminue en même temps que les stéréotypes augmentent. Malgré toute la puissance du jeu d’Eva Green, on a ainsi l’impression qu’elle n’est présente que pour faire la jolie fille de l’histoire. Le film nous le rappelle d’ailleurs à plusieurs reprises. Tandis que le personnage interprété par Jeffrey Dean Morgan est l’éternel caïd, caractérisé par une absence totale de sentiment humain. On peut certainement imaginer qu’il a été détruit par la guerre mais là encore, c’est un peu léger comme justification. Et je n’évoque même pas Éric Cantona dont on peut vraiment se demander ce qu’il vient faire là. Son temps à l’écran est effectivement très limité et son personnage est un de ceux les moins consistants du long-métrage. Bref, heureusement que Mads Mikkelsen est toujours aussi charismatique car il tient un peu le film à lui tout seul.
Pour conclure, The Salvation est donc un western classique assez moyen. Porté par un bon Mads Mikkelsen et une mise en scène efficace, le film souffre néanmoins de trop de petites faiblesses que pour vraiment marquer les esprits. Divertissant mais rien d’autre !