Charles Eloy.
Au fil des années, le Bonnefooi est devenu un endroit mythique et incontournable à Bruxelles, propice à les rencontres d’ artistes nationaux et internationaux.
Sa réputation dépasse celle du Manneken-Pis dans le milieu international du spectacle.
Ce soir, la chanteuse-claviériste Evelyn Jane Manson et Jeremiah Klein du duo EVY JANE terminent leur mini-tournée des capitales européennes au Bonnefooi.
Après avoir fait la critique des concerts de Fink et Bonobo au festival Sziget (publié sur Concert Monkey), c’est un pur hasard que je rencontre le duo Evy Jane, également signé sur le label Ninja Tunes.
Evy Jane est un projet expérimental - alliant le RnB déstructuré, puis reconstruit - avec des éléments de la musique électro (trip hop, dub,…..)
Evelyn, ayant des traits asiatiques, me fait penser à Laura Calco, une Britannique d’origine sino-vietnamienne qui m’a fait découvrir des artistes au festival Sziget en Hongrie. Le jet stream, courant d’air rapide dans l’atmosphère circulant d’ouest en est - de Vancouver, une ville portuaire canadienne au bord de l’océan Pacifique vers le vieux continent - nous amène la personnalité mystique de Evelyn Jane Manson Elle commande un cocktail alcoolisé et échauffe la voix par des vocalises.
Le groupe commence sans tarder le concert. Jeremiah - le magicien des sons, armé de synthés et de pédales analogiques - fait partie de la génération zappeuse utilisant les technologies innovantes au service des musiciens. Il change fréquemment les programmes générant les banques de sons (drum pads, nappes,..).
Evelyn, possédant un large spectre vocal, enregistre deux à trois pistes superposées de voix rythmées (graves et aigués) qui donnent un groove spécifique au groupe.
Durant une pause de deux minutes, Jeremiah savoure une bière belge, tandis que Evelyn, accoudée à un meuble, sirote son cocktail préféré.
Déjà confiante et sociale de nature, j’ai l’impression que la consommation d’alcool modérée et conviviale génère des effets secondaires bénéfiques pour le système cardiovasculaire. Elle accompagne allègrement son chant avec des légers pas de danse, à la grâce identique à celle d’une ballerine dans un espace de scène restreint.
Les paroles de la chanson « Sayso » nous plongent dans la bulle inspiratrice d’Evy Jane.
« All the darkness will be changing …… with my Milky Way” “Tous les ténèbres vont changer... avec ma Voix Lactée”. Evelyn exprime des sentiments contrastés sur une musique minimaliste, distillée dans un brouillard électronique avec une rythmique claquante et hypnotique, gérée par son acolyte Jeremiah, fidèle comme d’ Artagan aux claviers et machines.
La chant d' Evelyn devient plus limpide dans le morceau « Ohso » dans lequel nous entendons les différentes harmonies de synthés. Dans la chanson « Worry heart », nous changeons de registre. La voix plaintive plane au-dessus des nappes de synthé.
Nous avons été gâtés, ce soir. Evy Jane nous a joué deux nouvelles compositions « Covers Soul » et « My Wild »
C’est un concert qui a été annoncé en dernière minute. Le Bonnefooi était rempli de spectateurs qui ont été privilégiés de découvrir ce groupe nous offrant des perles de musique alliant le RnB
et l’électro.