5 septembre Marronnier C'était la rentrée... Le soleil déclinant darde ses derniers rayons, les petits sèchent leurs larmes, les mamans encore attentionnées ont concocté une charlotte au chocolat pour éponger cette petite peine. La petite vide son cartable verni. Il a été choisi avec soin le week-end dernier dans une grande surface quelconque mais bondée, les marques se jettent des marques à la figure, les pauvres gens sont obligés (est-on jamais obligé ?) d'acheter à des prix fous des fournitures estampillées sous peine de ringardise, la petite sort ses feutres lavables à l'eau et commence à dessiner sagement sur sa peau des poissons imaginaires, bientôt couverte de la jupe au cheveux. Et la maman un peu agacée dresse la table du soir, le père s'est déjà barré, il a supporté les pleurs et les couches pleines de caca pendant un an et demi, puis est allé voir plus loin si les filles sont belles dès que le printemps revient, et la maman déjà fatiguée installe sur une chaise normale, la rentrée, c'est le moment d'abandonner la chaise haute, la future peste bariolée, qui n'en veut plus de ses petits pots alors la mère épuisée partage son beef haché surgelé, n'en veut pas non pus s'est gavée de gâteaux secs avant de passer à table pendant que la maman, réchauffait encore avec amour et au bain-marie, elle n'a pas de place pour le micro onde, vingt grammes de purée de légume (calculez le prix de la patate et des poireaux au kilo)... C'est une rentrée ordinaire une rentrée banale, Un peu triste.
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