Danganronpa 2 : Goodbye Despair : les seize petits nègres.

Publié le 05 septembre 2014 par Be-Games @be_games
Vita

Publié le 5 septembre 2014 par LordSuprachris

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Danganronpa 2 : Goodbye Despair : les seize petits nègres.

Les étudiants sur la plage avant que les choses se compliquent…

En avril dernier, Vega vous parlait de sa découverte du genre visual-novel via Danganronpa : Trigger Happy Havoc, déjà sur Playstation Vita. Type de jeu plutôt particulier, aux antipodes des titres à l’action pétaradante dont les gros éditeurs nous bombardent régulièrement, le visual-novel vous met généralement dans la peau d’un personnage qui enquête sur des événements en usant de dialogues, beaucoup de dialogues. Le genre existe depuis trente ans au Japon mais reste cantonné à un marché de fond de niche en Occident, la faute à une absence totale de localisation en anglais (au minimum), ce qui empêche les joueurs européens et américains de goûter aux joies de la réflexion et du remue-méninges. Pourtant, il y a du potentiel, j’en veux pour preuve les ventes plus que satisfaisantes du premier Danganronpa dans nos contrées, suffisantes que pour justifier la traduction du deuxième volet dont je vais vous parler aujourd’hui. Et ça tombe bien, c’est justement le jour de lancement du titre en Europe

Les surdoués en vacances.

Chaque personnage a un don particulier qui l’identifie.

Dès le début, Danganronpa : Goodbye Despair marche dans les pas de son prédécesseur. Vous incarnez un jeune étudiant tout juste admis dans la prestigieuse Hope’s Peak Academy, une université qui forme la future élite de la société dans tous les domaines, également le théâtre des événements du premier épisode. Mais rapidement, les choses prennent une tournure plutôt inattendue et, sans crier gare, vous voilà projeté avec vos quinze compagnons sur une île en apparence paradisiaque : plage de sable fin, cocotiers, mer azurée, hôtel grand luxe avec piscine et bornes d’arcade, … Votre professeur vous annonce qu’il s’agit d’une sorte de « team building » dans lequel vous devez apprendre à tisser des liens d’amitié avec vos camarades pour faire vivre l’espoir. Chacun possède un talent unique et une personnalité très particulière.

Usami est un personnage haut en couleurs

Ce voyage idyllique est chamboulé lorsque Monokuma, « l’ours en peluche sadique », antagoniste de Trigger Happy Havoc, fait son apparition et transforme votre séjour en une murder party où seul celui ou celle qui parviendra à commettre un meurtre et échapper à son jugement survivra, les autres étant condamnés à mourir, soit des mains de leurs condisciples, soit de celles de Monokuma s’ils sont démasqués. Bien qu’au début tous les personnages se mettent d’accord de ne pas céder au chantage et ne tuer personne, ces belles intentions ne résisteront pas à l’épreuve du désespoir et les crimes vont s’enchaîner, à charge du joueur de découvrir les assassins qui se cachent autour de lui.

Musique à quatre temps.

Monokuma fera une entrée plutôt fracassante

Le jeu se découpe en quatre grandes phases : les dialogues qui font progresser l’histoire, le « temps libre » pendant lequel vous pouvez aller parler librement aux autres étudiants pour en apprendre plus sur leurs personnalités, l’ « investigation » après qu’un meurtre ait été commis et le « Class Trial », sorte de tribunal où vous devez démasquer le coupable en utilisant au mieux les éléments récoltés durant votre investigation.

Il y a beaucoup (beaucoup, beaucoup) de dialogues et il faut faire attention à (presque) tout ce que l’on vous dit pour ne pas rater un élément important, surtout pendant une enquête. Ménagez-vous donc une période de tranquillité pour faire une partie de Danganronpa, sous peine de rater des indices à cause d’une distraction. Même si le jeu est très dirigiste (vous ne pouvez pas quitter une scène de crime tant que vous n’avez pas tout analysé par exemple), il n’en est pas facile pour autant, certains détails étant vraiment bien dissimulés.

Les étudiants réunis avant le premier « Class Trial »

La phase de jeu la plus particulière dans les Danganronpa, c’est le « Class Trial ». Ce « tribunal » est convoqué dès qu’un crime a été commis et les investigations terminées. Durant celle-ci, vous devrez découvrir le meurtrier et exposer les preuves de sa culpabilité. Les autres étudiants émettent également leurs propres théories, que vous devez soit contrer, soit appuyer, en fonction des éléments dont vous disposez. Ces séquences ne se limitent pas à choisir une preuve et la balancer au hasard, il y a une vraie interactivité sous forme de mini-jeux et une progression dans les dialogues selon les choix que vous faîtes et la manière dont vous présentez vos arguments. Si vous ratez votre coup ou ne donnez pas d’argument, la discussion tourne en boucle, jusqu’à épuisement du temps, synonyme de « Game Over ». N’ayez crainte, vous pouvez recommencer à la dernière séquence ratée autant de fois que vous le voulez.

C’est un long roman, c’est une belle histoire…

Mikan Tsukumi se met souvent dans des situations… délicates

Malheureusement, tout n’est pas rose dans Danganronpa : Goodbye Despair. Techniquement, c’est beau, mais on est loin d’atteindre les limites de la PS Vita, les dialogues n’étant illustrés que par des images fixes. Les dialogues, justement, ont parfois tendance à tirer en longueur pour ne pas vraiment avancer dans l’histoire. Alors oui, c’est une visual-novel, la discussion est à la base du gameplay mais entre le moment où on démasque le coupable et le moment de sa sentence, il se passe 1h30 de blabla, de récapitulatif, de moqueries de Monokuma, etc., pour au final arriver au même résultat sans que l’on en ait appris beaucoup plus.

Acculé, un meurtrier lancera des arguments plutôt foireux…

J’aurais préféré aussi avoir une vraie influence sur le déroulement du jeu, par exemple en permettant d’éviter qu’une personne se fasse assassiner ou en laissant la possibilité de rater des indices importants pour forcer le joueur à chercher un peu plus. Les meurtres sont prévus à des moments précis et quoique l’on fasse, on restera toujours spectateur jusqu’à la phase d’investigation.

Néanmoins, une fois l’histoire terminée, ce que je qualifierais de « véritable New Game+ » est débloqué et offre une version alternative du scénario qui donnerait quasiment l’impression de jouer à un jeu différent. Une très bonne idée des développeurs, qui compensent ainsi certains aspects peu exploités du gameplay durant le jeu « normal ».

010 Danganronpa 2 : Goodbye Despair : les seize petits nègres. LordSuprachris

Evaluation

Conclusion : Alors, c’est sûr, les amateurs de fusillades et les afficionados des explosions nucléaires auront un peu de mal à se prendre au jeu. Danganronpa, c’est avant tout une ambiance darkos-déjantée qui fonctionne à merveille, de la réflexion en permanence et des rebondissements inattendus. À condition d’avoir l’esprit ouvert aux expériences vidéoludiques différentes, d’aimer les dialogues et d’avoir un très bon niveau d’anglais (allez épeler « pic à brochette » en anglais pour voir ^^), il y a moyen de vraiment s’amuser avec ce titre.

3,6

Goodbye Despair!