Comme d’habitude donc, vous avez eu droit ci-dessus au «pitch » officiel, maintenant voici ma façon de vous raconter l’histoire. Ce film montre surtout l’univers impitoyable de l’hôpital public et la vie franchement pas très simple des internes en médecine.
Le film sent le «vécu » et c’est bien ce qu’a voulu nous montrer Thomas Lilti (fils de médecin et médecin lui-même). C’est tellement ça que ça peut faire peur aux personnes qui ne côtoient pas de médecins dans leur cercle amical ou familial.
Ceci étant dit, tout dépendra de votre expérience personnelle et de votre rapport avec l’institution hospitalière. Le film est bien réalisé et met bien le doigt là ou ça «fait mal » dans le domaine de la Santé publique.
Les acteurs sont bons : le jeune Vincent Lacoste est parfait dans son rôle, Jacques Gamblin «as usual» excellent et une mention spéciale pour Reda Kateb, parfait dans le rôle du médecin étranger FFI («Faisant Fonction d’Interne ») sans oublier Félix Moati (que Justinteresting suit de près).
Je ne peux que
vous inciter à aller voir ce film. Ceux qui sont loin de ces sujets y gagneront en clairvoyance sur le monde médical hospitalier. Thomas Lilti a fait un film autobiographique et c’est
tant mieux pour lui s’il a eu la chance de rencontrer un FFI aussi parfait qu’Abdel dans le film (apparemment, il a créé ce rôle en « mélangeant » un médecin algérien et un médecin
albanais pour n’en faire qu’un dans Hippocrate). J’aimerais quand même apporter un petit bémol très personnel : des FFI, il y en a partout. Nos médecins français doivent eux aussi faire des
stages de FFI lorsqu’ils s’installent à l’étranger. Il n’y a donc pas lieu de s’apitoyer pendant des heures, c’est la vie et c’est le cas pour tout le monde dans de nombreux pays du monde :
ça, c’est dit. Ensuite, ses amis FFI étaient certainement exemplaires, mais ce n’a pas été le cas du FFI qui a annoncé tout-de-go à l’un de mes proches qu’il avait une maladie mortelle, sans
aucun égard, juste pour montrer qu’il avait un diagnostic pointu. Sa culture étant différente, il ne s’était même pas rendu compte qu’en France, on annonce parfois ces choses-là avec
quelques « précautions élémentaires ». Voilà, ça aussi c’est dit. Ce serait vraiment dommage que ce soit uniquement cela que les spectateurs retiennent de ce film :
« ces pauvres FFI maltraités dans nos hôpitaux », parce que le plus important dans HIPPOCRATE, c’est
essentiellement la dénonciation des règles qui règnent dans nos hôpitaux, la lâcheté d’un système, le laxisme ambiant et aussi, heureusement tout de même, le dévouement de certains bons éléments du personnel hospitalier qui n’ont vraiment pas un job facile avec des moyens financiers et matériels de moins en moins
importants (l’aspect «moyens » est d’ailleurs très intelligemment abordé dans le film).
Un film courageux à voir donc sans hésitation…………
Une pensée pour Patrick Pelloux après avoir vu ce film pour ses prises de position courageuses sur le domaine de la Santé et une autre pensée plus personnelle à ma nièce L. en quatrième année de médecine, qui va bien entendu se rendre au cinéma la semaine prochaine pour voir ce film.
En salle ce mercredi 3 septembre
Date de sortie
3 septembre 2014 (1h42min)
Réalisé par
Avec
Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin
Et en bonus, le passage très remarqué de Vincent Lacoste et l'intervention décoiffante de Léa Salamé (ravie qu'elle soit dans l'émission, au moins, ca va mettre un peu de piment). Regardez cette vidéo de "On n'est pas couché" d'hier soir. Ca en vaut vraiment la peine.