Des échanges commerciaux en pleine croissance
« L’Algérie et la Chine ne se contenteront pas de ce qui a été déjà réalisé en matière de coopération, car il y a encore un très fort potentiel de
développement de leur partenariat économique, commercial et culturel. La relation entre les deux pays est particulière du fait de la solidité du socle historique sur lequel
elle est construite. Les deux pays ont beaucoup d’ambition pour développer davantage leurs relations et les ouvrir vers d’autres horizons », a souligné le nouvel
ambassadeur de la République de Chine à Alger, M. Yang Guangyu, dans une conférence de presse, animée, hier, au siège de l’ambassade à Alger.
Il a cité, dans cette optique, trois défis à relever durant sa mission en Algérie : le développement continu du dialogue politique et de concertation entre les deux pays sur les dossiers internationaux, le renforcement du partenariat gagnant-gagnant, celui des échanges culturels et des contacts humains pour rapprocher les deux peuples.
Il s’est dit « optimiste et confiant » au regard des perspectives qui s’offrent à la coopération entre les deux pays qui sont restés et
resteront fidèles à leurs valeurs communes, notamment dans le respect de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires internes des pays, le principe d’égalité entre
tous les pays et la recherche de solutions pacifiques à tout contentieux, précise t-il.
Des échanges commerciaux en pleine croissance
Pour ce qui est du volume des échanges bilatéraux, M. Yang Yuangyu a fait savoir que pour 2013 ils étaient d’une valeur de plus de 8 milliards de dollars,
soit 6 milliards d’exportations pour la Chine et un peu plus de deux milliards d’exportation de l’Algérie vers la Chine. Il a indiqué que le taux d’investissement chinois, estimé à 1
milliard de dollars, est jugé « important » mais reste toujours « insuffisant » par rapport aux potentialités et aux opportunités d’affaires qui s’offrent en
Algérie. Il a noté qu’ « entre 40.000 et 50.000 emplois directs ont été créés dans le cadre de la présence d’entreprises chinoises sur le marché algérien ainsi que
100.000 emplois indirects », affirmant, en outre, que la Chine est entièrement favorable au transfert des technologies.
« Je trouve qu’il y a une balance de paiement en faveur de la Chine avec 6 milliards d’exportation de notre pays vers l’Algérie », indique- t-il
en mentionnant sa rencontre samedi dernier avec le ministre de l’Industrie et des Mines, M. Bouchouareb, dans le cadre d’une visite de courtoisie, dira t-il, avant de souligner que les
deux parties ont eu l’occasion d’échanger leurs points de vue sur la future coopération entre les deux pays, notamment en matière de promotion de la compétence. « L’Algérie est un pays
important avec des réserves conséquentes, même hors hydrocarbures, notamment le potentiel de minerais. La Chine est ouverte à toutes les sollicitations de la partie algérienne. Chaque fois
que l’Algérie a besoin de la Chine, cette dernière répondra présent. C’est dans cet esprit que j’ai écouté le ministre de l’Industrie algérien lorsqu’il m’a présenté les grandes lignes
du nouveau plan quinquennal de son ministère », précise le diplomate chinois qui fera savoir que les deux pays sont entrés dans un stade d’échanges d’informations et
d’idées.
Il a affirmé que la Chine est là pour « accompagner » l’Algérie et soutenir son développement économique. « On est là pour répondre
aux souhaits des autorités algériennes et du peuple algérien.
On essaye de faire ce que l’Algérie nous demande en quelque sorte. Il est vrai que jusqu’ici, la Chine, à travers ses entreprises, a remporté pas mal de
contrats dans le domaine de la construction d’infrastructures, et je dirais tant mieux parce que c’est l’Algérie qui en a besoin et que du côté chinois, c’est son point fort. Par
conséquent, le besoin et le point fort se sont rejoints. Sur le plan infrastructurel, la Chine continuera à être présente » avance t-il, ajoutant: « Nous nous contentons
de ce qui a été fait, et nous pensons que nous pouvons aussi diversifier notre coopération dans d’autres nouveaux domaines souhaités par l’Algérie. La Chine est présente aussi dans la
construction d’ouvrages hydrauliques, de voies ferrées. Ce sont les sociétés chinoises qui ont construit des systèmes de transfert d’eau dans le Sud algérien et cela est un ouvrage énorme. On
va maintenir le cap et persévérer dans les domaines qui ont apporté des satisfactions aujourd’hui, tout en essayant de trouver de nouveaux horizons, ceci dans le but de répondre aux
aspirations du gouvernement algérien. »
Concernant les produits de consommation importés de la Chine, parfois de « mauvaise qualité », l’ambassadeur a reconnu l’existence de
« réseaux d’approvisionnement en Chine qui proposent une gamme de produits à bas prix ». Il a, à ce propos, appelé les autorités compétentes des deux pays afin qu’elles
assument pleinement leurs responsabilités, pour contrôler, voire interdire, l’importation et l’exportation de ce genre de produits.
Un rôle stabilisateur fortement apprécié
Répondant à une question relative aux efforts déployés par l’Algérie pour le maintien de la stabilité dans les pays arabes et africains, tels que la
prise en charge du problème malien, l’ambassadeur déclare avoir apprécié, personnellement, le rôle joué par l’Algérie dans cette région pour la stabilité et pour mettre fin à
la
menace du terrorisme.
« L’Algérie joue un rôle stabilisateur, pivot, dans cette partie du monde. Aujourd’hui, elle essaye non seulement de préserver sa propre paix
et sa propre sécurité mais aussi de contribuer à la stabilisation de ces régions. La Chine soutient très fermement les effortsdéployés par l’Algérie.
Tout notre sincère souhait, c’est que les efforts de l’Algérie puissent apporter leurs fruits et réussissent », souligne t-il, en laissant
entendre que la réussite de l’Algérie c’est aussi celle de la Chine. « Nous accueillerons très favorablement l’émergence de l’Algérie dans cette région. C’est notre position de
principe ». Concernant la crise en Syrie, M. Guangyu a indiqué que la situation dans ce pays était « déplorable » et que son dénouement ne peut se faire que par
une « solution politique ».
Pour ce qui est des échanges culturels, M. Yuangyu a souligné qu’il était « surpris » depuis son arrivée sur le sol algérien par le potentiel à
promouvoir en matière d’échanges culturels entre les deux pays.
« En Algérie, il y a plus de 100 festivals nationaux et internationaux chaque année et dans toutes les villes, et la Chine est déjà présente dans ces
manifestations culturelles. Bien sûr, il existe d’autres opportunités dans lesquelles la Chine n’est pas encore présente. Et comme je l’ai dit à madame la ministre de la
Culture, il suffit que l’Algérie nous prévienne suffisamment à l’avance pour que nous soyons présents dans tous les événements culturels dans ce pays », souligne-t-il,
précisant que la diversité culturelle entre les deux pays existe déjà. « L’Algérie ne manque ni de volonté politique ni de moyens financiers pour développer ses échanges avec
d’autres pays. Je trouve qu’il n’est pas bon qu’il n’y ait que du profit entre les deux pays. Nous sommes capables de faire d’autres choses pour approfondir la connaissance mutuelle
entre les deux peuples et les deux cultures. L’Algérie et la Chine sont deux pays dotés d’une grande diversité culturelle. Nous avons pas mal d’atouts dans ce domaine qu’il faut faire
valoir », témoigne t’il, en lançant un appel à la partie algérienne pour donner un élan vigoureux aux échanges culturels.
Par ailleurs et pour ce qui est de l’enseignement de la langue chinoise, l’ambassadeur a mentionné qu’il existe aujourd’hui quatre centres d’enseignement de la
langue chinoise en Algérie, qui se trouvent à Alger, Constantine, Oran et Annaba. « Aujourd’hui il y a une centaine d’Algériens qui apprennent le chinois. Je constate avec plaisir
que le ministère de l’Education nationale demande de faire venir les enseignants chinois pour enseigner cette langue dans les lycées et les écoles algériennes », note-t-il, en
précisant que la Chine est disponible pour renforcer sa présence linguistique en Algérie.
Sur un autre volet, celui de l’énergie photovoltaïque et solaire, il a déclaré qu’un contrat de 200 millions de dollars a été conclu entre les deux pays,
tout en relevant les difficultés rencontrées par les deux pays pour percer dans ce domaine.
L’ambassadeur a annoncé à la clôture de sa conférence que l’ambassade de Chine en Algérie lancera à partir du mois d’octobre prochain un nouveau système de
demande de visa pour la Chine via Internet pour la prise de rendez-vous : http://211.100.27.25/vacisyy .
Kafia Ait Allouache
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/65115