Ce dernier roman aborde un épisode mouvementé de l'histoire des Etats-Unis :Les Raisins de la Colère.
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Le lecteur ne sort pas indemne desRaisins de la Colère. Confortablement installé dans son fauteuil, il se doit de soutenir le regard de milliers d'individus plongés dans la pauvreté, sombrant progressivement dans la détresse, tentant plus que tout de conserver leur dignité. Démunies, trompées, exploitées, ces familles entières forcées à la déportation s'accrochent aux rêves de carton-pâte que leurs diffusent des cartes-réclames. Et malgré les innombrables défaites, ces centaines de visages resplendissent d'une noblesse qui ne fait que s'accroître au fil des lignes. Si la qualité principale du livre réside dans le délicieux style de Steinbeck, plein de sensibilité et de simplicité, ce dernier permet également de mettre en lumière un moment de l'Histoire peu connu des jeunes générations. Sans misérabilisme, l'auteur présente un constat honnête et nuancé de la transformation profonde que subit alors son pays. Il nous propose d'embarquer pour un exode païen, la Ruée vers l'or des oranges de Californie.
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en pleine Dépression, des Les Raisins de la Colère
John Steinbeck, traduction de Marcel Duhamel et M.E. Coindreau
Collection Folio, Editions Gallimard
639 pages milliers de métayers doivent faire face à de terribles tempêtes de poussière et à d'inflexibles propriétaires terriens, se voyant alors obligés de fuir en Californie.
A ce moment, ils cessèrent d'être tourmentés par cette faim sauvage, dévorante, qui les avait poussés en avant, faim de terre, d'eau, de sol fertile sous un plafond de ciel bleu, faim de pousses vertes et de racines gonflées de sève. [...] En perdant leur faim, ils avaient perdu le sentiment de ces choses, et maintenant les récoltes se chiffraient en dollars, la terre était devenue un capital producteur d'intérêts et les moissons étaient vendues et achetées avant que la graine ne fût semée.